Le Petit Extra **

On ne peut pas vraiment dire que nous soyons arrivés au « Petit Extra » par une réelle volonté de notre part. En effet, le restaurant prévu au programme étant fermé jusqu’au 03 Septembre prochain, nous nous sommes rabattus sur notre plan B qui, lui aussi, s’était accordé un repos sans doute bien mérité. Nous avons donc écumé l’annuaire de Jarry et sommes même allés jusqu’à contacter certains établissements de Saint-François. Mais, en ce début de semaine de fin du mois d’Août, rares sont ceux qui offrent une table digne de ce nom. Aussi, se rappelant y avoir vu des tables sur la petite terrasse, nous avons téléphoné au Petit Extra pour confirmer qu’il était bien ouvert et qu’il acceptait l’AmEx.

Bien placé, en contre bas de la rue A. Lumière, cette place gourmande me semble être là depuis toujours. Sans pour autant avoir une réputation internationale, nombreux sont ceux qui louent ses qualités d’endroit bien sympathique. Curieux mais serein, j’ai arrêté la voiture sur le parking et nous sommes entrés dans la salle où nous avons de suite été accueillis par le patron (?) derrière son bar et la serveuse juste à côté. Une vingtaine de tables dont deux occupées s’offraient à nous, j’ai opté pour une au fond.

Contrairement à ce que j’imaginais pour un restaurant « ayant toujours été là », les peintures taupes et sable toutes fraîches, l’aspect des boiseries marron et le soin de la décoration révèlent un désir notable de conserver un certain standing. Loin d’être moderne, il n’en reste pas moins chaleureux de simplicité, charmant jusque dans les petits détails. On pointera ainsi avec plaisir les petits pots de Sel & Poivre, les chaises en bois dures mais jolies, les couverts distingués, le miroir d’inspiration africaine, la fontaine zen s’écoulant dans un bassin où vivent de VRAIS poissons vivants, le beau rendu des poutrelles métalliques, l’accès WiFi pour peu que vous demandiez les codes, le Bouddha en bois sombre dans sa petite niche éclairée, les serviettes en papier mais dans la même tonalité des couleurs ambiantes et la nappe jaune sable recouverte d’un film « protège-cahier » transparent. Un effort serait cependant le bienvenu sur les sets de table en papier, la petite plante en plastique entre nos assiettes, la télévision diffusant les actualités et surtout sur la présentation de la carte. Les éléments de celle-ci semblent évoluer régulièrement, il est donc délicat d’imprimer des menus qui, du coup, ne seraient valables que quelques jours, voire quelques semaines. Cependant, n’est-il pas encore plus délicat d’exiger des clients qu’ils se déplacent pour prendre connaissance des plats proposés ? Le grand tableau noir accroché au mur vous les expose un peu confusément mais on finit par trouver son bonheur.

Même s’il n’est pas très rigoureux, le service est bon enfant, on se sent à l’aise comme si nous étions des habitués. Nous comprendrons plus tard avec l’arrivée des dizaines de convives que c’est là le principal attrait de ce bistrot : l’affectif ! Mon planteur est savoureux, le jus d’orange pressées de Lili acide mais délicieux. Malheureusement, la serveuse ne nous propose pas plus de vin que d’eau, nous apporte un assortiment de cajous-amandes-cacahuètes en guise d’amuse-bouche et dépose la corbeille de pains (normal + céréales) bien avant l’arrivée des entrées.

Ces dernières, produites dans de mignonnes assiettes blanches originales, vont commencer à entamer notre bonne opinion… Ma salade de chèvre au miel s’avère très décevante. Le fromage, déposé sur des petites tranches de mauvais pain, est plat, le goût du miel presque inexistant, la salade passée et les tomates ont un goût de poisson selon moi et d’oignon selon Lili… Quant à elle, ses nems (en forme de brique) de chèvre et épinards la déçoivent tout autant. Les épinards et les fines feuilles de farine frites sont trop salés, trop cuits et trop gras, le chèvre trop…absent ! Une réelle déconvenue que le jus de pamplemousse offert à Lili (??) ne saura pas rattraper.

La serveuse s’enquiert de notre satisfaction, nous la rassurons poliment, elle retire nos assiettes et nous laisse nos couverts… (??? Je ne comprendrai JAMAIS ça !). Un long moment s’écoule, la salle se remplit peu à peu d’une clientèle masculine (3 femmes pour une trentaine d’hommes) et nos plats suivants arrivent enfin.

La côte de bœuf servie à Lili dévoile rapidement ses qualités gustatives grâce à une cuisson maîtrisée mais elle est incroyablement mal coupée ! Lili est obligée de se battre (je n’ai pas cette patience) pour récupérer le moindre bout de viande et en profite ainsi pour faire travailler les tendons de son doigt abimé. Le gratin dauphinois est trop gras mais succulent, la fondue poireaux juste convenable et le beurre aillé… TRÈS aillé ! Mon entrecôte a bien la cuisson demandée mais le goût est franchement préoccupant, la texture approximative. Mes frites sortent sans doute du congélateur… mangeables… sans âme…

Pour finir, nous vous recommandons chaudement la mousse au chocolat qui sort vraiment du lot contrairement au fondant-crème anglaise-meringue-Chantilly qui est, lui, tout ce qu’il y a de plus ordinaire.

Le constat est donc sans appel mais, après tout, c’est écrit dessus : le petit extra ! On vient ici avant tout pour le cadre et l’accueil. Ce qu’il y a dans l’assiette, c’est un « extra », un prétexte pour vous faire rester un peu plus longtemps mais surement pas un motif pour vous y faire venir. L’addition est donc salée. Je crois avoir vu des menus à 23,00€ mais, à la carte, avec une côte de bœuf « pour 2 » (??) à 26,00€, rien d’étonnant que nous nous en tirions pour 91,40€ ! Pas si petit que ça « l’extra ».

Visité en Août 2013

Alexandres

Le Petit Extra – Imm. MATAGLO – 262 rue A Lumière – ZI Jarry – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.60.86.26

 

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