Au paradis gourmand **

Avec un nom comme le « paradis gourmand » où, sur le site Internet, les anges nous proposent de découvrir une cuisine gourmande, colorée et chantante aux saveurs créoles et méditerranéennes (le webmaster du site sera bien inspiré de rajouter les « s » à créoles et méditerranéennes ;)), nous étions convaincus de la qualité céleste du moment que nous allions passer…

Mais comme rien n’est simple et que « nul n’arrive au paradis les yeux secs », nous avons eu l’occasion d’essuyer quelques larmes…

Installé entre Jarry et Moudong Sud, ce restaurant offre pourtant un accueil sympathique et fleuri en cette mi-journée ensoleillée d’Avril. Un petit sentier en gravillon vous emmène jusqu’à une terrasse ombragée et, après quelques tentatives infructueuses, vous comprenez quelle est la bonne porte vitrée utile pour entrer dans la salle climatisée. Ne prenant pas la peine de se déplacer, la serveuse nous attend derrière le comptoir et nous reçoit avec un brillant sourire. Nous prenons place dans un coin et entamons notre panoramique habituel.

Le décor est assez fidèle aux photos du site mais des détails altèrent un peu l’aspect paradisiaque de l’endroit. Ainsi, on note de la rouille sur les luminaires, des taches sur notre nappe ainsi que sur nos verres, des chaises dures mais que Lili a apprécié (aurait-elle besoin de fermeté ???), des fausses fleurs gisant dans une eau sale, des paravents en rotin guère à mon goût, un vivier sans doute du plus bel effet s’il était habité et un carrelage couleur brique trop peu salissant pour qu’il soit vraiment élégant. A contrario, certaines attentions comme la coupelle pour la bouteille d’eau, la jolie décoration jaune et blanc cassé, les plumes sur les lustres, le canapé d’angle écru, la terrasse entourée de verdure et les tables rectangulaires offrant davantage de place ont retenu notre bienveillance.

Je ne cesserai de le répéter, un bon service peut faire oublier beaucoup défauts mais, manifestement, tout le monde n’a pas compris cette règle de base… Le premier contact avec la serveuse n’a pas été très encourageant, le second fut presque méprisant puisqu’elle est venue jusqu’à notre table, a déposé les menus et est partie sans rien dire… J’en suis resté bouche bée !

Et, malheureusement, la suite n’a pu rattraper ces fautes… Amuse-bouches au fromage juste moyens, « cocktail des anges » plutôt joli mais trop sucré par excès de sirop et planteur ordinaire…

Avec seulement quatre couverts dans une salle de quarante, je me demande encore comment la serveuse a fait pour ne pas nous dorloter, nous proposer un service digne de ce nom…

Les entrées, elles non plus, n’avaient rien de paradisiaque. Mon melon manquait de fermeté et de sucre, les tranches de jambon étaient trop épaisses et les crudités mal assorties. La « fraîcheur langouste » de Lili aurait été meilleure plus tendre, si les légumes crus avaient été accompagnés de sauce et de citron.

Je passe sur mon couteau à viande qui coupait mal pour évoquer une entrecôte sans relief, des pommes de terre dures et sèches, des carottes industrielles, des petits pois trop gros, des haricots verts mal préparés et le magret de canard de Lili trop dur et trop cuit. Seule la purée de giromon a réussi à conquérir avec bonheur notre palais. Mais ce n’est pas la serveuse qui nous a dit ce que c’était puisque lorsque je lui ai posé la question, j’ai vraiment eu l’impression que je l’embêtais et elle m’a répondu sans vraiment savoir de quoi elle parlait…

Quant aux desserts, on aurait vraiment aimé avoir une bonne surprise mais non. Fondant au chocolat sans charme, boule de glace à la vanille banale, chantilly quelconque. Avec, en bonus, un long poil (ou était-ce un cheveu ?) caché sous la dernière bouchée… Le café gourmand de Lili sera du même acabit.

Pour compléter le tableau, je pourrais ajouter le caractère « surprenant » des toilettes (propres) avec vue sur l’arrière cuisine, la bonne initiative des serviettes individuelles mais tachées et mal pliées, le ridicule du savon Leader Price, la présence malencontreuse d’un cafard à l’autre bout de la salle et les verres apéritifs vides qui sont restés sur notre table jusqu’à la fin du repas…

Alors évidemment, tout cela mis bout à bout, le paradis prend un goût amer et les anges un sacré coup dans les ailes 😉 Au-delà des 93,00€ prélevés sur mon Amex, peut-être n’étions-nous pas faits pour ce paradis-là mais, après tout, ne dit-on pas qu’« Il n’y a de paradis que pour les anges » ?

Visité en Avril 2013

 

Alexandres

 

Au Paradis Gourmand – 54 Lot. AGAT – Houelbourg-sur-mer – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.38.79.39

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