La Table De Léna ***

Plus d’une semaine après notre repas à « La table de Léna », comment évoquer ce restaurant si contrasté ?

Quels adjectifs utiliser pour vous faire comprendre nos sentiments très ambivalents ?

Perdu au milieu d’un terrain vaguement industriel en face de la centrale EDF et bordé d’ordures en tous genres, pourquoi les propriétaires ont-ils décidé de s’installer ici ?

Où est l’intérêt de se prétendre « table d’hôte » ?

Comment se sentir les bienvenus lorsque l’on vous demande dès l’arrivée qui vous a « parrainé » ?

Pourquoi la patronne affirme-t-elle qu’elle refuse de recevoir les gens qui se déplacent de leur propre initiative ?

D’où vient l’idée farfelue de proposer aux clients de se servir eux-mêmes leur apéritif dans des verres à moutarde debout au milieu de la salle ?

Qui est le responsable de la décoration plus que discutable de ce viel ALGECO contenant une trentaine de couverts ?

Entre les rideaux bleu pâle, les trois sortes de chaises, les nappes en dentelle des années 70, les prises électriques démontées à fils apparents, les monstrueux tableaux accrochés aux murs, les infos de LCI sur l’écran plat, les toutes petites ouvertures sur l’extérieur et la lumière blafarde des néons, comment féliciter les hôtes ?

Pourquoi ne pas proposer de carte du tout mais la lire aux clients sur une simple feuille insérée dans un transparent ?

Comment ces derniers peuvent-ils se renseigner sur les prix ?

Quelle entrée choisir si vous n’appréciez pas les produits de la mer étant donné qu’il n’y a quasiment que ça ?

Pourquoi avons-nous été surpris par la qualité des excellents accras ?

Qui a daigné préparer ma médiocre et peu appétissante salade de crudités alors que le foie gras poêlé à la purée de giromon de ma collaboratrice était aussi joli qu’agréable à déguster ?

Serait-il si compliqué de sélectionner trois pots identiques pour présenter les trois sauces ?

Vous pensez vraiment qu’utiliser des petits pots de bébé est un signe d’élégance ?

Vous ne pouvez pas empêcher les camions qui passent à deux mètres des tables de faire trembler tout le bâtiment dans un grondement sourd mais, pour les toilettes, serait-ce trop vous demander qu’elles ne servent pas de placard à produits ménagers ?

Et il y a-t-il quelque chose de pire qu’une serveuse visiblement agacée parce que vous lui demander de reprendre le plat qu’elle vient de vous servir car vous n’aimez pas les champignons ?

Vous n’avez pas eu accès à la carte, comment pouviez-vous le savoir ?

Dans un tel contexte, comment être neutre pour apprécier les véritables qualités de ce qu’il y a dans votre assiette ?

Que devra-t-on oublier pour ne se souvenir que de la perfection du gros filet de bœuf ROSSINI, des très bonnes pâtes aux truffes, de la jolie présentation des plats à la carte, du goût onctueux du filet mignon de porc, du régal des pommes de terre sautées, de celui de celles panées et de la délicatesse des chips d’aubergine ?

Et qui aurait pu imaginer que l’on puisse terminer par la merveille d’un VRAI moelleux au chocolat fait maison accompagné d’une formidable glace à la vanille ?

Et n’est-ce pas une divine surprise de découvrir une sublime mousse passion relevée par un adorable coulis aux fruits rouges ?

Mais alors pourquoi, POURQUOI apporter les serviettes chaudes lourdement parfumées à l’eucalyptus en plein milieu du dessert ???

Pourquoi diable vouloir nous faire déguster ces desserts dans une odeur de toilettes ???

Ce repas vaut-il les 123,00€ qui ont été débités sur mon AmEx ?

Le filet de bœuf et pâtes aux truffes à 40,00€ n’est-ce pas un peu excessif ?

Pourquoi les gens viennent-ils en si grand nombre à cette table ?

Suis-je trop exigeant ?

Suis-je trop pointilleux ?

Devrais-je davantage me concentrer sur le contenu et un peu moins sur le contenant ?

Mais que valait le bloc de marbre brut avant que MICHEL-ANGE y sculpte son David ?

Pourrait-on raisonnablement présenter un grand cru classé dans une timbale en plastique ?

Au final, puis-je vous recommander d’aller déjeuner dans ce restaurant ?

Non.

 

Visité en Septembre 2012

Alexandres

La Table De Léna – 114 Imp. A. Lavoisier – ZI Jarry – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone: 0590.99.99.96

 

Le Cosy ****

[Cosy /kɔ.zi/ Adjectif masculin et féminin. Qui est chaleureux, confortable.]

Sans vouloir trop jouer le lacanien de service, je peux tout de même affirmer que les mots ont un sens. Je ne connais pas les propriétaires du « Cosy » mais ils n’ont sans doute pas choisi ce nom par hasard. Quoi qu’il en soit, il illustre à merveille le cadre et l’ambiance de ce restaurant de Jarry. Son accroche qui promet une « cuisine personnalisée » m’intriguait depuis de nombreuses semaines, il était donc temps de s’y intéresser de plus près.

Élégante dans une belle robe noire, la patronne (probablement) nous a sobrement accueillis dans une salle presque vide, le choix de la table fut donc rapide.

En façade, une grande baie vitrée en aluminium rouge de type industriel inonde la quarantaine de couverts d’une lumière régulière. Cosy. A l’intérieur, même avec un œil aiguisé, on ne repère aucune fausse note dans la décoration ! D’une homogénéité exemplaire, on devine que le moindre élément a été choisi avec soin. Le mobilier, les luminaires, les fleurs fraîches, les verres, les assiettes, les nappes, le couple Sel & Poivre, tout s’accorde, tous s’appellent et se répondent dans une dynamique à la fois naturelle et pourtant très réfléchie. Cosy. Axée autour du gris et du rouge, elle combine avec légèreté la blancheur des toiles tendues séparant certaines tables les unes des autres et la quiétude des photographies zen accrochées au mur. Cosy. Peut-être est-ce une question de sensibilité, on comprend un peu moins les panneaux manuscrits au milieu de la pièce qui pourrait ressembler à des publicités pour des vins…

En guise d’apéritif, le planteur est convenable, le jus pressé peu généreux mais agréable. Sonnant comme un cri du cœur, c’est surtout par le très énergique « Bonjour » de la serveuse que vous sentez combien vous êtes les bienvenus. Il y a dans ce simple mot, tout l’amour d’un métier, tout le sens du service, des bonnes choses bien faites, une humanité souriante, une invitation au bien-être, comme si on était pris par la main et emmené vers le meilleur… Cosy.

Nous sommes relativement impressionnés par la corbeille de petits pains variés apportée par la patronne. Cosy. Elle nous sert et nous profitons alors des feuilletés au fromage corrects puis des très bonnes rillettes de la mer en amuse-bouche.

Dans une assiette rectangulaire très -trop ?- sobrement décorée, l’excellent foie gras est servi avec un puissant chutney d’oignons (dans une tasse à café Nespresso…) et des tranches de pain de campagne chaudes, grillées et lovées dans une serviette blanche. Cosy. Ma belle part de fromage de chèvre chaud trône sur un lit gourmand de salade fraîchement coupée et ornée de tomates cerise aussi amusantes que délicieuses. Cosy. Il faut aller chercher le goût du miel mais la palette des saveurs est si riche que l’on en oublie presque ce petit détail.

Notre discussion survolée par une plaisante sélection musicale, le temps de renouveler nos couverts et voilà qu’on nous propose les plats. Mon sauté d’agneau séduit le palais avec brio, la semoule dans la sauce me flatte les papilles, le choux chinois me ramène un peu à terre avant d’être à nouveau conquit par la purée de patate douce et la cuisson parfaitement maîtrisée des carottes. Cosy. Sollicité bleu par ma partenaire, le filet de bœuf ne l’est qu’en son coeur. Toutefois, tendre et gouteux, il fait merveille marié avec le formidable gratin de pommes de terre, la jolie purée à l’huile d’olive, le choux chinois délicat et le beurre au roquefort surprenant. Cosy.

L’intérêt d’un bon dessert est double. D’une part, c’est un excellent moment dans l’instant et, d’autre part, c’est sur une note positive que va se terminer le repas. Mon « chocolat fondant » me propulse au ciel tellement il est exquis, la glace à la vanille poursuit sur la même lancée, c’est un régal absolu de bout en bout ! Cosy. Mais alors le café gourmand (facturé 5,00€, oui, oui ! Cinq petits euros !)… est renversant de délices ! Composé d’une crème brûlée, d’une panna cotta à la vanille et à la framboise, d’une compotée de fruits exotiques et d’une tarte aux poires, cet assortiment de petits desserts est tout simplement parfait. Cosy. Tellement sublime que nous sommes contraints (sic !) d’en commander un deuxième, juste pour être sûr ! 🙂

La charpente du champagne et la dimension du second café apportent une dernière touche de plaisir à cet admirable repas. Cosy. On ne retrouve malheureusement pas la finition et le charme de la salle dans les toilettes (qui restent cependant très correctes) mais, au-delà de ce petit contraste, bien malhonnête serait celui qui pourrait blâmer cet établissement. Le jeu des « formules » aurait pu placer la barre de l’addition aux alentours des 80,00€ (payable en Amex), elle s’approche des 120 à cause des apéritifs et autres suppléments. Cosy. Je réserverai mes cinq étoiles pour les Grands restaurants d’exception au niveau mondial, il n’en reste pas moins que le Cosy se hisse dans mon trio de tête des tables Guadeloupéennes. Et puis, on ne sait toujours pas ce que signifie leur accroche « cuisine personnalisée », pour savoir, on va être o-bli-gé d’y retourner ! 🙂

Visité en Septembre 2012

Alexandres

Le Cosy – Bld de Houelbourg – Imm. Le Diamant – Z.I Jarry – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.25.21.88

Le Sauzens ****

En Août, notre première visite au Sauzens à Jarry s’était terminée devant des portes closes pour congés annuels. Une petite inscription nous invitait alors à revenir à partir du 03 Septembre. Vraiment curieux de découvrir ce restaurant très prometteur, nous nous sommes présentés dès sa réouverture.

Pour le bonheur des copains et le malheur des couples adultères, l’île est petite et l’on croise très souvent, si ce n’est des amis, au moins des connaissances. Aussi, rien de surprenant à voir la charmante patronne nous accueillir avec un amical hochement de tête tout en me disant : « – On se connaît, non !? ». Si c’est le cas, nous ne sommes pas parvenus à nous rappeler où nous nous étions déjà côtoyés mais elle nous a tout de même proposé une table…

Haute de plafond, la salle climatisée est un beau volume joliment décoré où la grande baie lumineuse fait face à une sorte de mezzanine vitrée sans doute réservée aux groupes ou aux familles nombreuses. Au rez-de-chaussée, une dizaine de tables séparées par de belles étagères en bois sombre repose sur un faux parquet, distingué et en harmonie avec l’ambiance globale. Faute de coussin rehausseur (je suis vraiment un tout petit bonhomme :(), les deux nappes repliées sur elles-mêmes proposées par le serveur font très bien l’affaire, je peux désormais apprécier, dans toute leur plénitude, les nombreux charmes de cet endroit dont une liste exhaustive serait trop vaste. Cependant, je salue le soin tout particulier avec lequel les éléments ont été mariés. Les couverts, les somptueux sièges, la triple épaisseur des nappes, les verres à eau, l’agencement des miroirs, les beaux livres et les coffrets d’alcools nobles sont tous chics et élégants, raffinés et avec du caractère. Quelques petits détails assombrissent légèrement cet éloge. Un verre ébréché, un autre avec une tache, le mauvais rendu des magnums vides (ne serait-ce qu’avec du colorant, pleins, l’effet serait opposé), les carafes à vin voilées, les coupes à champagne de déco poussiéreuses et les inévitables -?- marques du temps qui passe sur la finesse des ajustements, la texture des peintures. Légers écarts bien vite relégués au second plan avec une très belle carte, une playlist suffisamment intéressante pour être notée ici, un planteur véritablement exquis et un Chablis tout à fait honnête.

C’est au moment du passage de commande que nous confirmons un pressentiment effleuré dès nos premiers pas. Il est si subtil le mélange délicat d’un service de qualité… Trop rigide il suscitera une gêne, trop relâché il caractérisera une incompétence. La patronne, très gentille par ailleurs, est bien trop détendue à notre goût et contraste avec la délicatesse du lieu. Elle en devient familière et un peu de réserve nous aurait sans doute davantage charmés. J’entends d’ici les solides arguments de ceux qui mettront en avant la chaleur humaine tellement agréable de la plupart des Antillais. J’admets un certain « formatage » de mes attentes en termes de service dans l’hôtellerie mais, pour avoir visité un nombre non négligeable de grands établissements, force est de constater les mêmes grandes orientations dans le « savoir recevoir ». Nous aborderons sans doute ce point plus en profondeur lors de notre prochain repas au lycée hôtelier du GOSIER…

Pas de soucoupe sous notre bouteille d’eau mais du pain tiède pour savourer notre amuse-bouche, de convenables rillettes de saumon permettent de patienter avant les entrées qui arrivent bientôt. Le foie gras poêlé est exceptionnel et sa sauce aux raisins sobrement sucrée tout aussi délicieuse. Accompagné de deux très fines tranches de jambon cru sec, le foie gras fond sur la langue en parfumant le palais par vagues successives. Sur le coup et par politesse, je ne veux pas insister face à la patronne mais, après vérification, je peux le confirmer, non Madame, les œufs en meurette ne sont pas obligatoirement accompagnés de champignons. Je suis donc contraint de refuser mon assiette et de me rabattre sur un assortiment réduit de sensationnelles charcuteries corses (que j’ai payé au même prix que l’entrée complète. Bref !).

Les ravissants couteaux à viande nous sont amenés, c’est le signal qui précède nos plats principaux. Le magret de canard très bien découpé sent aussi bon qu’il est savoureux, les légumes semblent être cueillis du matin même et le petit gratin dauphinois composé de fines tranches de pomme de terre apporte une touche de terroir incroyable. Le parfum du thym trop puissant au goût de ma collaboratrice étouffe une agréable surprise rarement cuisinée : du cèleri rave ! Quant à moi, même si mon gros filet de bœuf n’est pas vraiment bleu mais plutôt saignant, l’ensemble est en tout point réussi. La viande est tendre et goûteuse, les légumes plein de saveur, les pommes de terre préparées avec talent, l’échalote adorable et la sauce au vin succulente. Un seul extra-terrestre dont je ne comprends pas la présence : de la moelle ! Ma partenaire affirme qu’elle est excellente… Je la crois sur parole 😉

Un nouvel épisode du mystère du moelleux/fondant au chocolat est à nouveau à l’ordre du jour ! Nécessitant une demande spéciale en début de repas, j’attends avec impatience le résultat… Et, finalement, ce dernier est encourageant. Aucun doute qu’il s’agit d’une préparation maison. Cependant, l’effort n’est pas récompensé. La teneur en chocolat est loin d’être suffisante, la longueur en bouche doit être retravaillée. La glace à la vanille, elle, se révèle à la hauteur de mes espérances. Présentée dans le même modèle d’assiette que l’entrée (bon…), la poêlée de fraises ravit nos papilles bien que nous préférerions que la glace soit un peu à côté…

Le bilan très positif de ce repas n’est nuancé que par de maigres broutilles facilement évitables. Par exemple, pourquoi ne pas conseiller au très sympathique serveur de porter une chemise à manches longues ou de lui suggérer de laisser son gros portefeuille dans son sac ? Pourquoi se priver de la rénovation des toilettes afin qu’elles soient du même ordre que la salle ? En plus du WiFi, de la très honorable qualité du champagne et de celle des truffes au chocolat, les atouts de cette table sont considérables. Certes, on atteint la barre psychologique des 150,00€ (payables en Amex) mais, toute proportion gardée, les gourmets y trouveront leur compte.

Visité en Septembre 2012

Alexandres

Le Sauzens – Imp. André Ampère – ZI Jarry – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.25.20.66

Le Tourniquet **

Nous ne choisissons pas les restaurants dans lesquels nous allons déjeuner par pur hasard. Certes, le filtre American Express est un des critères mais c’est avant tout sur les recommandations de nos amis respectifs que nous optons pour l’une ou l’autre des dizaines de tables de l’île. Aussi, suite à la suggestion d’une connaissance professionnelle et en nous aidant des pancartes pour trouver, nous nous sommes garés au bord de l’eau, sur le « parking » du Tourniquet à Jarry.

Cet établissement mise tout sur une jolie vue car, situé à l’arrière d’un grand bâtiment industriel et dans un environnement peu élégant, au-delà de cet indéniable avantage, on peine à s’extasier sur le lieu. Bien aérée par une brise marine, la salle non climatisée d’une quarantaine de couverts est une grande terrasse au carrelage marron sans charme particulier si ce n’est la vue sur l’îlet Feuille et la belle rade de Pointe-à-Pitre. La décoration est… inexistante (exceptés quelques tableaux d’un goût discutable), les tables et les chaises en plastique ne sont guère distinguées et encore moins confortables, les stores sans doute choisis parce qu’ils étaient les moins chers…

Une gentille serveuse vous accueille à l’entrée, vous propose plusieurs emplacements et vous voilà installés. Sur la table recouverte d’une belle nappe blanche et d’une seconde bordeaux plus petite, on appréciera les serviettes en tissu et le duo poivre & sel sous forme de petits pots blancs sobres et chics. En revanche, on déplore le cendrier publicitaire bleu beaucoup trop grand, les verres à eau publicitaires beaucoup trop petits, le thermos publicitaire pour la bouteille de CAPES beaucoup trop en plastique et la corbeille contenant du pain de supermarché.

Pour les apéritifs, tout comme le planteur, le rosé est bon. Malheureusement, on change de registre lorsque les entrées sont posées devant nous. Contrairement à celle de ma salade de crevettes tout à fait convenable, la présentation de la terrine de foie gras n’est pas du tout au point. Comme les plateaux repas que l’on voit parfois dans les vaisseaux spatiaux au cinéma, les différents éléments sont disposés de manière symétrique aux quatre coins d’une assiette carrée. Ce n’est pas là, la meilleure façon d’attiser l’appétit… D’autant plus que ma collaboratrice comprend très vite qu’elle va devoir déguster son foie gras avec le pain de la corbeille citée plus haut… Désespérée que l’on puisse proposer du foie gras sans pain spécial, elle se permet poliment de demander qu’on lui grille quelques tranches. L’adorable serveuse revient quelques secondes plus tard en s’excusant car « le chef n’a pas de grille-pain ». Devant nos mines déconfites, elle s’éloigne avant de revenir un instant plus tard avec la bonne nouvelle : le chef va vous faire ça sur sa plaque de cuisson… Deux minutes se passent et les tranches grillées sont là, mieux ! Mieux mais pas suffisant pour rattraper le goût ordinaire d’un foie gras quelconque. Mes crevettes, elles, sont plutôt gouteuses, les crudités en dessous moins flatteuses pour le palais.

Ouverte aux quatre vents, on peut comprendre que, dans une certaine mesure et si vous n’êtes pas trop sensible à ce genre de désagréments, la salle soit visitée par les mouches de passage dans votre assiette mais ce serait tout de même plus raisonnable de demander à la serveuse d’arrêter de picorer dans sa réserve personnelle cachée dans un coin sombre. Elle est très serviable quand elle est auprès de vous mais on la cherche souvent dans une salle vide de son personnel… Dans un 3*, à peine as-tu commencé à avoir l’ébauche de l’idée de lever ton doigt qu’ils sont déjà dix autour de toi pour savoir en quoi ils peuvent t’être utiles…
Les entrées terminées, le serveur nous débarrasse en nous demandant de garder nos couverts.
[ – QUOI !!? ].
Moment de panique.
[ – C’est une caméra cachée ??? ].
WOW ! OK…
Puis : « – Ah ben non, finalement, vous avez de la viande je vais donc vous mettre d’autres couverts ». Ah. On aurait donc gardé les mêmes si on avait choisi une fricassée de lambi ou les spaghettis aux burgots… C’est noté…

Le magret de canard présenté à Madame est à l’envers mais il semble bien cuit (quoi que pas assez grillé sur le dessus qui se trouve du coup être dessous) et a une saveur délicieuse. Elle aurait certes préféré ne pas trouver de plumes accrochées à la peau néanmoins, elle en conserve un bon souvenir. Mon entrecôte est parfaitement bleue, un peu nerveuse mais le couteau coupe bien. Pas renversante mais commune. La merveilleuse purée cuisinée aux oignons et à l’ail ne parvient cependant pas à compenser le piètre goût des légumes fades et sans éclat. Les pommes de terre sautées sont acceptables, la sauce au poivre vert bien réussie.

Le menu (écrit aux murs et avec quelques fautes d’orthographe) propose des desserts dont un fondant au chocolat. J’étais donc persuadé d’avoir droit à un moelleux (voir les critiques précédentes). Et bien non ! Point de moelleux et, plus étonnant, point de fondant ! Une sorte de mousse au chocolat glacée sur une pâte biscuitée accompagnée de crème à la vanille. Il me semble que j’ai déjà acheté cette horreur à l’époque où je faisais mes courses… à Leader Price !!! En face, la situation n’est pas plus glorieuse. Le « café gourmand » se caractérise par un effort au niveau de la présentation mais il est totalement anéanti par la platitude du fondant au chocolat, la médiocrité du miroir à la fraise et l’âcreté du tiramisu. Une catastrophe !

Ancienne gloire, ce restaurant s’est sans doute endormi sur ces lauriers et n’est plus du tout une adresse à conseiller sur Jarry. La Direction serait bien inspirée d’investir les revenus -que l’on nous dit considérables- dans une refonte complète de l’établissement. Car je peux vous assurer qu’après un tel repas, dans ces conditions-là, j’ai du mal à avaler les 110,00€ de l’addition, même en AmEx…
Comment résumer mon sentiment ??? Au Tour-niquet, allez-y faire un Tour mais vous prendrez le risque de vous faire…

Visité en Août 2012

 

[PS : Ce commentaire a été posté sur le site http://www.restaurantguadeloupe.fr. Le propriétaire du restaurant a appelé le webmaster du site et ce dernier a décidé de supprimer mon commentaire. JE NE FÉLICITE NI L’UN NI L’AUTRE… #Démocratie #Liberté]

 

Alexandres

Le Tourniquet – ZI Jarry – 44 Rue de la Chapelle – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.32.70.35

Au Pays d’Oc ****

On raconte que le sublime couple Simone De BEAUVOIR et Jean-Paul SARTRE s’amusait à déambuler dans le Paris de l’après-guerre à la recherche de restaurants. A la plus grande satisfaction de leurs proches, ils partageaient les plaisirs simples de la découverte de beaux endroits ou de saveurs raffinées, ils s’émerveillaient de la courbe de telle arche, de la sapidité de telle spécialité culinaire.
Ma partenaire ne s’appelle pas Simone et je n’ai pas la perspicacité du philosophe. Encore moins son talent d’écrivain. Paris n’est pas non plus la Guadeloupe. Néanmoins, en toute modestie, je suis enchanté de marcher dans leurs pas et l’idée de partager nos propres opinions sur ces instantanés gastronomiques me ravit, particulièrement lorsque la surprise est agréable…
 Réelle surprise car, même si on est tous passé deux cents fois devant, je n’avais jamais entendu parler de ce restaurant près de la nouvelle Poste à Jarry : Au Pays d’Oc.
Perché à l’étage d’un immeuble comme il en existe tant d’autres dans notre chère zone industrielle, cet établissement d’une quarantaine de couverts ressemble davantage à une salle polyvalente décorée à la hâte de vieux posters occitans gondolés qu’à la vraie salle d’un restaurant de caractère. Les différents styles de paravents et les plantes en plastique créent une hétérogénéité flagrante et les haut-parleurs sono divergent tout autant. Mais, autant prévenir maintenant, ce sont -presque- les seuls reproches que l’on puisse rapporter sur notre passage tant il fut plaisant.
En effet, ce n’est pas la présence des magazines (à quoi peuvent-ils bien servir ??? On n’est pourtant pas dans une salle d’attente chez le médecin !) disposés sur la table basse du coin salon formé par le canapé d’angle ou l’exiguïté des tables où l’on déjeune qui vont assombrir le joli travail de toute une équipe très bien formée. Bien sûr, on pourrait chipoter en arguant de la forme des verres peu appropriés pour leur contenu, de la lumière agressive des halogènes, du manque d’élégance des touilleurs ou encore de l’amuse-bouche unique qui vous exclut si vous n’aimez pas les olives de l’excellente tapenade aux câpres servie avec des petites tranches de pain grillé.
Le succulent planteur en main et la commande passée, on a alors tout loisir d’apprécier le charme basique de la petite soucoupe blanche accueillant la bouteille de CAPES, celui plus authentique du mobilier choisi avec soin, celui très appréciable de la petite vue sur la cuisine et, surtout, celui incontestable de l’implication du personnel. Sans doute à l’initiative de cette exigence, la patronne semble être une femme passionnée par son métier, un vrai personnage comme on en croise peu et comme on voudrait en côtoyer plus souvent. Elle vous détaille les arcanes de sa carte avec gourmandise, vous met à l’aise d’un sourire flatteur et sait vous ramener sur Terre avec délicatesse si vous avez besoin de l’être. En un mot, vous voilà conquis avant même d’avoir avalé votre première bouchée !
Peu après la petite corbeille contenant deux sortes de pain, les entrées arrivent sur notre table. Accompagné d’un verre de Sancerre bien charpenté, l’œuf cocotte foie gras pour ma collaboratrice est divin, la présentation est sobre et sans fioriture inutile, les mouillettes sont grillées comme il faut et seule la quantité un peu trop importante de la très bonne crème altère très modérément cette réussite. Mon « traditionnel » croustillant de chèvre chaud au miel se révèle lui aussi excellent, fort en fromage au cœur et gracieusement édulcoré sur les côtés : Bravo au chef !
Après un énième changement de couverts (la marque des grands), on nous amène le filet de bœuf et l’original « hamburger de foie gras ». La savante préparation des pommes de terre sautées aux oignons et à la graisse de canard venant sublimer la cuisson parfaitement bleue de mes trois gros morceaux de filet de bœuf admirablement assaisonnés en poivre et sel est simplement dé-li-cieuse. Exceptés les haricots verts que je trouve un peu trop fermes, leur goût persillé explose en bouche, c’est un vrai régal ! En face, le hamburger, bien qu’atypique, s’exprime tout en nuances mariant le fondant irrésistible du foie gras au boisé des cèpes d’importation. Fabuleux jusqu’à la dernière bouchée, cette création ne laisse que peu de place aux patatoes faites maison pourtant, elles aussi, absolument exquises.
Quantités amplement suffisantes voire trop importantes dans les plats (mais peut-on s’offrir TROP de bonnes choses ???), les desserts sont cependant incontournables. Nous nous arrêtons donc sur la crème catalane et sur mon non-moins-traditionnel moelleux au chocolat. Les habitués ne seront pas surpris d’apprendre qu’une fois encore, j’ai droit à un FONDANT et non pas à un moelleux… Cela dit, contrairement à nombre de restaurateurs, la serveuse est honnête et nous dit clairement que ce n’est pas du « fait maison », comprenez « congelé »… Fausse note pour mon dessert puisque, sans être mauvais, le gâteau n’est pas renversant, la glace à la vanille ordinaire et les bonbons au réglisse en forme de pillule… malvenus ! En revanche, la crème brulée catalane vaut vraiment le déplacement si le chef se décide à affiner d’un millimètre la petite pellicule de caramel du dessus parce que, dessous, aie aie aie ! Quelle merveille !
Pour accompagner le café quelconque de Madame, j’ai veux finir en beauté et me commande une coupe de champagne. Il est frais et pétillant mais avec un éventail restreint et peu de longueur.
 Certains affirment qu’il y a seulement deux critères pour juger un restaurant. Le premier est la tenue des toilettes et, de ce côté-là, Le Pays d’Oc avoisine l’irréprochable (le coup des petites serviettes en tissu à usage unique m’a bluffé : ça m’a rappelé certains 3* au Michelin à Paris, c’est dire…). Et le deuxième, plus significatif, est le plaisir ou non à régler l’addition et je peux vous promettre que cette fois, même pour 116,30€, j’ai présenté mon AmEx avec beaucoup de joie !

Visité en Août 2012

Alexandres

Au Pays d’Oc – ZAC Houelbourg Sud – Près Nouvelle Poste – ZI Jarry – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.41.16.76

Midi Jardin ****

Note aux fainéants : C’était bon !

Note à ceux qui savent qu’un peu de lecture ne peut pas faire de mal :
Devant le rideau fermé de notre premier choix (période estivale oblige), le plan B s’est imposé malgré un frein assez conséquent : « Midi Jardin » ne prend pas l’AmEx Mais nous y reviendrons…
Arrivés tard (à 13h30) dans la petite salle d’une quarantaine de couverts presque pleine, nous avons été sobrement accueillis par la propriétaire, seule à faire le service en ce Lundi midi. Elle nous a aimablement demandé de patienter debout au milieu des convives pendant deux petites minutes. Le temps, pour elle, d’emporter deux assiettes sur la terrasse et celui, pour les clients, d’admirer, dans un moment suspendu où le temps s’arrête, les charmes incontestables de ma collaboratrice.
La serveuse nous propose deux tables et nous choisissons celle près du mur, devant le guichet. Quelques secondes plus tard, nous voilà confortablement installés sur des chaises en fer forgé, aux dossiers tressés et à l’assise rembourrée. Madame (plus grande que moi) est à son aise mais, de mon côté, je dois confesser une certaine gêne. Est-ce l’assise de la chaise trop basse ou, plus probablement, le plateau de la table trop haut, je ravale mon amour propre et ose demander un petit coussin, oui oui, celui destiné aux enfants ! Mes petites fesses sont alors aux anges et je retrouve ainsi ma dignité d’adulte au-dessus de son assiette.
Les tables lazurées en bois massif sont du plus bel effet même si, personnellement, je suis davantage sensible à une jolie nappe blanche immaculée. La décoration générale, quant à elle, ne nous emballe pas plus que ça. De la couleur criarde des rideaux, au faux parquet sombre et abimé, les maladresses sont légion. L’esprit « macramé » que l’on retrouve dans le dossier des chaises, les dessous d’assiette ou les paravents intérieurs est sans doute fort à propos dans le fond du Vercors mais, ici, en Guadeloupe, il l’est manifestement moins… Ressenti identique en ce qui concerne les deux grandes fresques blanches sur fond gris-taupe. Elles sont acceptables de loin mais, de près, on imagine aisément qu’elles ont été confectionnées durant l’atelier « Initiation au plâtre » de la colonie de vacances du petit dernier qui est au CM1. D’ailleurs, c’est à ce moment-là que l’on se rend compte que, du coup, l’année d’avant, il avait participé à l’atelier « Macramé » ! La terrasse, elle, tire son épingle du jeu et créé un espace plein air idéal pour les fumeurs et autres clients peu attachés à la fraîcheur d’une climatisation. En un mot, rien de congestionnant d’intérêt dans ce domaine mais l’essentiel est ailleurs…
En apéritif, un jus de tomate est un jus de tomate, ma partenaire est donc satisfaite. Mais un planteur nécessite un minimum de préparation et le résultat n’est, en ce qui me concerne, pas à la hauteur. Trop fort et mal équilibré, il mérite un retour au bar immédiat. Mais, ne voulant pas irriter la patronne au-delà du raisonnable, je me force un peu et en profite pour noter combien elle est efficace. Très professionnelle et au petit soin pour chacun de ses clients, elle mêle avec habileté service et écoute, organisation et improvisation. Elle se faufile entre les tables pour nous honorer de son élégante gentillesse et passe du guichet à la salle, de la terrasse à la cuisine avec une rare maîtrise.
La jolie carte où les menus sont présentés est prometteuse… Le petit panier de pain de campagne qui accueille deux grosses tranches serait convenable si l’une d’entre elles n’était pas sèche car découpée depuis plusieurs heures. Dommage.
La commande passée, nous attendons à l’affût des petites touches susceptibles de nous charmer comme la qualité des couverts ou la présence de serviettes en tissu et celles, moins flatteuses, comme le bruit envahissant de la machine à café ou les petits distributeurs sel & poivre « Made in Carrefour ».
Les entrées sont devant nous en quelques minutes, les choses sérieuses peuvent commencer… Les asperges au jambon cru fondent dans la bouche et leurs saveurs sont délicatement relevées par une sauce hollandaise très bien préparée. L’accompagnement de carotte est un peu en-dessous et on aurait juste apprécié d’être informé du caractère fumé du jambon cru qui, nonobstant cette remarque, reste de bonne facture. Bien qu’un tout petit peu trop cuit, mon croustillant de chèvre chaud est, lui aussi, un véritable plaisir d’autant plus succulent lorsque l’assaisonnement au miel se fait plus présent. Les légumes qui le côtoient dans mon assiette en deviennent donc moins intéressants car beaucoup plus ordinaires…
Le visage de la patronne aurait dû m’alerter lorsque je lui ai dit que je souhaitais ma filet de bœuf bleue. J’ai laissé couler en croisant les doigts…
[Parfois, dans la vie, on se trouve face à des mystères. Des choses inexplicables, qui sortent de nulle part et semblent n’avoir aucune destination. Et bien c’est exactement ce grand point d’interrogation en forme de WTF (comprenez « What The Fuck !!!? ») qu’il y a dans notre regard lorsque nos deux assiettes arrivent sur la table : MAIS QU’EST-CE QUE C’EST QUE CETTE CLE DE SOL PLANTEE AU MILIEU DES LEGUMES ??? Ça ne veut rien dire, ça n’a aucun gout et ce n’est pas spécialement beau. Alors, POURQUOI ??? Bref, revenons à mon filet de bœuf…]
Je découpe (à l’aide d’un couteau bien aiguisé et je peux vous promettre que c’est très agréable) les premières bouchées, admire la cuisson fidèle à ma demande, me régale vraiment du goût authentique, savoure le fondant incroyable de cette viande d’exception mais devine bien vite que ce délice ne durera pas très longtemps. Comme neuf fois sur dix, « lorsque c’est bleu, c’est froid ». Le chef ne détenant malheureusement pas l’astuce miracle d’une cuisson bleue ET chaude à cœur, je poursuis la dégustation handicapé par cet aspect réducteur et tellement navrant. Tout comme la julienne de légumes sans relief, la grosse pomme de terre trop cuite et garnie de lardons au fromage ne peut sauver ce qui avait merveilleusement bien commencé, elle m’apporte juste un peu de chaleur… Le magret de canard de Madame se révèle aussi fade que le persil fané, elle ne trouvera pas non plus le salut dans le mélange carotte-christophine bien cuit mais sans réelle saveur.
Pour le dessert, grand Amateur de chocolat devant l’Eternel, je ne peux passer à côté du moelleux proposé sur la carte. Et, comme je le craignais, j’ai droit à un FONDANT un peu meilleur que d’habitude car saupoudré de sucre glace mais quasiment identique au fameux « fondant au chocolat » si répandu en Guadeloupe, 27,00€ les 12 chez PRIMANTILLES, demandez Florent ! Heureusement, une excellente glace à la vanille est servie avec ce bon best-seller. Ma collaboratrice s’oriente vers un assortiment de petits délices édulcorés de premier ordre. La crème brulée est exquise, l’ananas bien sucré, la tartelette aux pruneaux très fine et celle aux pommes goûteuse bien que la pâte de cette dernière ne soit pas fabuleuse. Enfin, comme une cerise sur le gâteau, le « mi-cuit » au chocolat au lait procure un vrai moment de plaisir.

Même s’il tente de nous enfumer avec des explications capillo-tractées au sujet du moelleux qui ne serait pas un fondant car c’est un mi-cuit, nous apprécions tous les deux la démarche du chef qui se déplace en salle pour s’enquérir du bien-être de ses clients. Son haleine de fumeur n’est pas des plus conviviales mais c’est l’intention qui compte…

Malgré la livraison des boissons qui traverse la salle en fin de service et la petite cuillère trop grande dans le café, nous pouvons sans hésiter affirmer que ce restaurant vaut véritablement le détour. Certes, pour des raisons de trésorerie tout à fait légitimes, la propriétaire refuse les paiements AmEx (102,40€ pour ce repas) mais, à part les radicaux comme moi, ça n’exclura pas beaucoup de monde. Une adresse gourmande, une valeur sûre des tables de la région où le sérieux de l’accueil vous fera oublier les petites imperfections et ne vous laissera que le souvenir d’un beau moment de gastronomie.

Visité en Août 2012

Alexandres

Midi Jardin – Les jardins de Houelbourg – ZI Jarry – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 05.90.26.83.95

L’Atelier du goût **

Présenté par certains comme un restaurant gastronomique et chaudement recommandé par d’autres, nous nous faisions une joie de découvrir l’Atelier du goût.

Jusque-là, tout allait bien…

…mais dès notre arrivée, nous avons vite déchanté.

Que nous ne soyons pas sensibles à une déco qui nous a semblé hétérogène, après tout, ce n’est qu’un avis subjectif. Mais, en revanche, ce qui est totalement objectif, c’est la transparence des verres (et pas uniquement les nôtres !). Enveloppés d’un voile terne du plus mauvais effet, ils n’étaient pas vraiment sales mais, pour le moins, peu dignes d’un établissement qui prétend à l’excellence.

Nous passerons rapidement sur la table en plastique bancale dû aux irrégularités de l’imitation parquet en plastique sombre pour nous arrêter sur les fautes d’orthographe dans les cartes écrites aux murs (oui, pas de menu en main et (même si à un moment ça paraît évident) personne pour nous indiquer qu’il faut faire son choix en lisant le mur en face de soi). Fautes ou pas, elles ne changeront pas le goût des plats mais il faut admettre qu’elles irritent le regard du client pointilleux.

Ainsi, tout au long de notre repas, nous avons dû affronter une série d’écarts plus ou moins insurmontables… Entre la bouteille de Matouba à température ambiante et un luminaire du plafond démonté, nous avons pu noter l’absence de sel & poivre (une fois réclamés, nous avons eu droit aux pots directement en provenance du supermarché), la table calée, c’est mon assiette qui s’est mise à bouger, la méconnaissance des -charmantes- serveuses concernant les mets proposés (…!???), la sonnerie rap-attitude et tonitruante du portable derrière le guichet de l’accueil, le service tellement sobre qu’il en devient impersonnel et, pour finir, l’état général des toilettes qui, sans être dégoutantes, mériteraient vraiment d’être refaites à neuf.

Une fois l’examen de ce qu’il y a autour de l’assiette effectué, voyons ce qu’il y a dedans.

En apéritif, un bon jus de corossol mais un planteur « particulier ». Une petite assiette de pain de campagne sans prétention vous aide à le terminer…

Une seule entrée pour deux avec des croustillants de chèvre chauds effectivement très croustillants mais sans véritable saveur de fromage de chèvre… C’est embêtant… En accompagnement, de fines tranches de légumes fades au vinaigre balsamique et des oignons frits.

Demandée « bleue » et arrivée « à point », l’entrecôte (qui n’en est sans doute pas une) n’a brillé ni par son goût, ni par sa dimension nostalgique. Vous savez, cette nécessité de mâcher pendant de longues minutes les morceaux de viande lorsque vous étiez… à la cantine de votre école primaire !

Servie comme accompagnement dans nos deux plats, nous avons été partagés quant à la purée. Je l’ai trouvée à mon goût, Madame un peu moins.

En revanche, unanimité sans faille concernant le « bœuf de 7h ». Une merveille ! Tendre et léger, onctueux et riche en saveurs, c’est une incontestable réussite ! Quel plaisir de déguster trois belles pièces de bœuf admirablement bien préparées et servies dans une petite cocotte en fonte (avec une poignée de couvercle brulante mais bref…) très rustique ! Ce formidable délice justifierait presque d’oublier toutes les réserves ci-dessus. Presque…

A la commande, on nous avons bien précisé que si nous souhaitions une tarte fine ou un moelleux au chocolat, il fallait commander à l’avance car il y avait 25 minutes de préparation. Autant dire que j’attendais ce dernier avec une certaine impatience… Et puis… En le voyant sortir de la cuisine, j’ai tout de suite compris : il ressemblait fort au FONDANT au chocolat qui est proposé dans tous les restaurants de l’île (le commercial doit faire fortune), qui requiert un passage au micro-ondes de 3 minutes et qui est facturé entre 3,50€ dans un bouiboui des grands fonds de Morne-à-l’eau et 15,00€ dans les établissements pseudo-chic de la région pointoise. Une hypothèse confirmée dès les premières bouchées. Pas désagréable mais loin d’être à la hauteur de mes espérances. A côté, un petit pot en verre rempli de sorbet à la vanille sans grand intérêt.

Les jolies chaises, la vue agréable, le paiement en AmEx et même le mémorable « bœuf de 7h » ne suffisent pas pour conseiller ce restaurant à qui que ce soit. Ou alors, à la moitié des 80,00€ que m’a coûté ce repas ordinaire.

A leur décharge, nous sommes début Août et peut-être n’est-ce pas la meilleure période de l’année…

Visité en Août 2012

Alexandres

L’Atelier du goût – 448 rue de la Chapelle – ZI Jarry – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 05.90.99.15.56

Les Fourneaux de Saint Félix ***

Nous voulions vraiment découvrir ce qui se cachait derrière ce restaurant dont on nous avait fait l’éloge.
Le positionnement se veut clairement haut de gamme mais malheureusement, certains détails déplaisants interdisent ce qualificatif.
La réservation est obligatoire à cause du succès, l’accueil au portail pour le placement de la voiture est plutôt agréable et la prise en charge à l’entrée de la salle est sobre.
Le cadre est correct sans être renversant, de bon goût mais sans originalité.
La terrasse en bois est exotique mais le passage incessant des serveurs provoque des à-coups dans la chaise sur laquelle vous êtes assis. C’est surprenant au début, fatiguant en fin de repas…
La nappe (deux carrés de tissu fin posés l’un sur l’autre) serait nettement améliorée avec une sous-nappe plus épaisse. Le contact dur avec la table serait ainsi plus agréable.
Dès l’arrivée, une bonne tapenade vous est servie accompagnée de petits toasts grillés.
Rapidement, un serveur vous demande si vous souhaitez prendre un apéritif. Plus tard dans la soirée, nous découvrirons qu’une carte des cocktails était à disposition sur notre table…
Le planteur était savoureux et le punch coco agréable grâce à un ingrédient mystère 😉 En revanche, les quantités sont discutables… Une fois les glaçons enlevés, on ne risque pas de se saouler avec 😉
La carte (présentée comme un menu cartonné de paillote bon marché) est complétée par une grande ardoise amovible déplacée devant chaque table.
Après un moment, un serveur arrive pour « expliquer » la carte de manière beaucoup trop rapide. Il débite son texte appris par coeur à 200km/h sans se préoccuper de la compréhension ou non des clients. Une fois le monologue terminé, vous n’en savez pas plus qu’avant 😦
On nous laisse réfléchir puis après l’arrivée de quelques couples, on passe commande.
Allez savoir comment (sic), les couples ci-dessus (par ailleurs, notables de l’île…) arrivés APRES nous, ont reçu leurs entrées AVANT nous… Rien de tel pour chiffonner un client !
Le tartare de thon était bien frais, mariné avec du citron vert et délicat. Le crumble de chèvre et tomates (« – Excusez-moi, qu’y a-t-il dans votre crumble de chèvre et tomates ? – Bah, du chèvre et de la tomate ! » – OK…) était quant à lui assez fin, bien équilibré et tout à fait correct. Sans doute des tomates plus mures auraient-elles été les bienvenues…
Après une remarque auprès de la charmante jeune serveuse (la seule personne vraiment et généreusement chaleureuse) à propos de la priorité dans l’ordre du service, nous avons eu le plaisir de recevoir nos plats quelques minutes seulement après la desserte de nos entrées.
Les crevettes servies à la sauce au safran accompagnées de riz basmati et de gratin de giromon étaient un peu fades mais convenables. Le riz mal cuit et sans saveur n’a heureusement pas affecté l’excellent gratin de giromon.
Quant à la côte de bœuf un peu fine, elle était bleue exactement comme je l’avais demandé (et Dieu sait si c’est difficile de faire en sorte qu’elle soit bleue ET chaude), tendre mais sans beaucoup de saveur. La sauce tandoori était bonne mais sans commune mesure avec celle de la Porte des Indes (restaurant indien de Saint-François). La toute petite part de gratin dauphinois était bonne mais pas assez crémeuse.
Les desserts ont été choisis sur une autre ardoise, expliqués à la même vitesse supra-luminique, et servis après un bon moment.
Pourtant à deux, nous en avons pris trois. Le feuilleté aux fraises était très bon mais composé de fraises peu gouteuses. Le « chimoustine » (je ne me souviens pas exactement du nom) de framboises était lui aussi excellent mais recouvert d’une meringue brisée un peu trop présente. Enfin, nous n’avons pas du tout été sensibles au goût de la mousse au chocolat…

Les toilettes sont propres sauf dans les petits recoins…

En un mot, un incontestable bon repas mais à vouloir faire « comme si », on attend un parcours sans faute et malheureusement, ce n’est pas du tout le cas. Ça valait 80€ et ça en a couté 130 sans les vins…

A tester mais sans trop en attendre…

Visité en Mars 2012

Alexandres

Les Fourneaux de Saint Félix – 3 lot Khodz Villa – 97190 LE GOSIER – Téléphone : 05.90.90.16.02

Eden Rocks Restaurant (Saint-Barth) **

On nous l’avait pourtant chaudement conseillé… Quelle déception !
Accueil correct mais ensuite, ça change de catégorie !
Quand, en guise d’amuse-bouche, on vous sert une coupelle d’huile avec des vieux bouts de pain congelés, ça ne présage rien de bon pour la suite et malheureusement, ce fut le cas 😦
Les plats ne sont pas mauvais mais pas non plus exceptionnels, le service égal à celui d’une chaine de restaurants bon marché et donc, les prix excessifs. Seul le cadre a quelque chose d’exceptionnel.
On repart avec la sensation de s’être fait avoir par une grosse pompe à fric où le chiffre d’affaires compte davantage que le plaisir des clients… 😦
A éviter !

Visité en Mars 2012

Alexandres

Eden Rocks Restaurant – Saint-Jean – 97133 SAINT-BARTHELEMY – 05.90.29.79.99

La Porte Des Indes ****

Aussi incontournable qu’irréprochable !
Habitué du restaurant depuis une dizaine d’années, j’y emmène régulièrement ma famille et mes amis car je sais que nous serons toujours enchantés.
TOUS les plats sont délicieux, copieux et le mélange des saveurs est extraordinaire.
Le service est discret et souriant, professionnel et courtois.
Quant au cadre, hormis les stores classiques, il est majestueux de l’entrée au patio, de la salle à manger aux toilettes !
 Je le conseille VIVEMENT à tous les gastronomes soucieux d’opter pour un restaurant où le plaisir sera forcément au rendez-vous. Je vous rembourse si ce n’est pas le cas 😉

Alexandres

La Porte Des Indes – Desvarieux – 97118 SAINT-FRANCOIS – Téléphone : 05.90.21.30.87