Le Jardin De Pamplemousses ****

« Le jardin de pamplemousses » faisait partie de nos intentions depuis quelques mois mais nous n’avions jamais trouvé un moment pour s’y arrêter. Et lorsque c’était le cas, il était soit trop tard, soit le restaurant était en congés annuels. Nous avons laissé les quelques semaines de rentrée s’écouler paisiblement afin que chacun reprenne ses marques et nous nous sommes enfin décidés. Souhaitant célébrer le premier anniversaire de ce blog-sans-prétention (19 restaurants / 58 * distribuées / près de 2000€ d’additions / une quarantaine d’heures passer à table / une vingtaine d’heures de mise en forme des critiques / des dizaines de saveurs différentes / des centaines d’échanges complices / des milliers de regards partagés) avec une table de qualité approuvée, j’ai appelé pour réserver et ai annoncé que nous serions un peu en avance par rapport à l’heure du début de service. Trois personnes de mon côté (dont une twittas) et deux de celui de Lili nous avaient chaudement indiqué cet établissement certes onéreux mais qui, selon eux, valait vraiment le détour. Les très bonnes adresses sont suffisamment rares pour que l’on se les recommande, reste à en juger par nous-même…

Le site internet ne présumait rien de bon… Digne des années 90 et toujours hébergé chez Wanadoo (sic), je suppose qu’il a été mis en ligne à l’ouverture du restaurant, juste avant le début du millénaire si je ne me trompe pas… Aussi, lorsqu’au cœur même de Jarry, nous nous sommes arrêtés devant l’immeuble Le Patio, nous étions pour le moins perplexes… Doute immédiatement évaporé dès le franchissement du seuil !

Le patron, paré d’un beau tablier lit de in et d’un large sourire qui ne le quittera pas, nous propose une table au fond tout près du comptoir que je m’empresse de refuser pour une plus lumineuse juste à l’entrée. La petite salle d’une trentaine de couverts est joliment décorée avec des tons gris, blancs et bordeaux. Le carrelage blanc est moins flatteur car un peu passé mais les beaux tableaux accrochés aux murs sont du meilleur effet, l’immense vase rouge impose par sa majesté, les dalles de sous-plafond couleur bois offrent un agréable rendu, les stores vénitiens nous font oublier la frénésie qui s’agite derrière eux et la belle cave agrémente le tout d’une touche de raffinement. Plus proche de nous, un bouquet de boules colorées nous fait de l’œil, le moulin poivre&sel BODUM capte notre attention, les mignonnes mais fausses bougies paraissent presque vraies, les deux couverts ravissent le regard, les verres à eau et à vin se distinguent par leur élégance et le chemin de table beige posé sur une nappe grise se révèle très chic jusqu’à ce que je remarque que cette dernière est fabriquée avec le même tissu que les serviettes et presqu’identique à celui du pantalon de la serveuse… Au chapitre des inévitables petits défauts, on murmurera avec bienveillance que les chaises en osier ne sont pas à mon goût (Lili s’en satisfait), que les bouts de scotch pour faire tenir les deux morceaux des menus traduisent un certain laisser-aller, que le plateau en bois de la table chancelant finit par être agaçant et que la serveuse gagnerait à prendre exemple sur son patron en terme de sourire…

En dégustant un merveilleux planteur et un très agréable jus de fruits pressés, nous profitons de la bonne humeur du patron qui vient jeter un œil malicieux sur notre commande alors que la serveuse est en train de l’écrire, elle nous rapporte une corbeille à pain en aluminium (avant l’entrée, ce n’est peut-être pas très judicieux mais après tout, le pain n’est pas excellent…) et une bouteille d’eau sans soucoupe.

En très peu de temps, les magnifiques entrées suivent et le spectacle peut commencer… Mon émincé de poulet, zestes de citron, feuille de brick, roquette et mascarpone aux herbes devient meilleur à chaque bouchée ! La cuisson de la volaille est parfaite, le fromage onctueux et savoureux, l’ensemble une réussite ! Pour mon goût personnel, peut-être aurais-je rajouté quelques zestes de citron supplémentaires et réduit un peu la portion de mascarpone… Quant à Lili, son œuf poché au foie gras et truffe atteint lui aussi les mêmes sommets ! Sa finesse et son éventail de saveurs combleront les plus gourmets, il ne vous reste plus qu’à le commander. Des toasts un peu plus grands et davantage de truffe seraient cependant les bienvenus.

Nous continuons sur le registre des éloges au sujet des plats fort bien présentés. Le cœur de filet de bœuf à la fleur de sel et à l’Armagnac flatte mes papilles comme jamais tant mon plaisir s’accroit devant un tel délice. Cette viande vous fond sur langue, vous embarque dans son monde et vous charme le palais avec sensualité. La sauce à l’Armagnac apporte le petit piquant qui équilibre cette harmonie, les pommes de terre sautées et la purée de potiron accompagnant  le tout ne peuvent malheureusement (à cause de ma réserve sur le persil) s’élever aussi haut. Lili, elle, les adore, tout comme son escalope de foie gras, lard et truffe noire dont elle se délecte avec un bonheur rayonnant.

Les desserts seront, eux, moins remarquables. Mon moelleux au chocolat et framboise reste plaisant mais avec une sobriété un peu décevante, la tarte fine aux pommes de Lili, bien que « faite maison » et, elle aussi, tout à fait convenable, déborde de sucre et en devient lourde. Particulièrement accompagnée de la glace à la vanille et du miel…

Le café est aussi commun que la coupe de champagne mais ils concluent tout de même un très bon repas. Si on ajoute à ce bon constat des toilettes ton sur ton, propres et bien entretenues, on obtient un restaurant qu’il serait bien dommage de ne pas mettre dans la liste de vos prochaines découvertes. Les 129,00€ de l’addition le place dans la fourchette haute mais il faut prendre en compte ma coupe à 10€, l’escalope de foie gras à 28 et mon cœur de filet à 27. Vous l’aurez compris, je félicite vraiment la Direction de cet établissement et vous invite à leur rendre visite au plus tôt. Vous pourrez alors leur poser la question qui me vient juste à l’esprit et me tenir au courant : où sont passés les pamplemousses ???

Visité en Septembre 2013

Alexandres

Le Jardin de Pamplemousses – 18 Imm. Le Patio Houelbourg – ZI Jarry – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.26.76.32

 

Le Petit Extra **

On ne peut pas vraiment dire que nous soyons arrivés au « Petit Extra » par une réelle volonté de notre part. En effet, le restaurant prévu au programme étant fermé jusqu’au 03 Septembre prochain, nous nous sommes rabattus sur notre plan B qui, lui aussi, s’était accordé un repos sans doute bien mérité. Nous avons donc écumé l’annuaire de Jarry et sommes même allés jusqu’à contacter certains établissements de Saint-François. Mais, en ce début de semaine de fin du mois d’Août, rares sont ceux qui offrent une table digne de ce nom. Aussi, se rappelant y avoir vu des tables sur la petite terrasse, nous avons téléphoné au Petit Extra pour confirmer qu’il était bien ouvert et qu’il acceptait l’AmEx.

Bien placé, en contre bas de la rue A. Lumière, cette place gourmande me semble être là depuis toujours. Sans pour autant avoir une réputation internationale, nombreux sont ceux qui louent ses qualités d’endroit bien sympathique. Curieux mais serein, j’ai arrêté la voiture sur le parking et nous sommes entrés dans la salle où nous avons de suite été accueillis par le patron (?) derrière son bar et la serveuse juste à côté. Une vingtaine de tables dont deux occupées s’offraient à nous, j’ai opté pour une au fond.

Contrairement à ce que j’imaginais pour un restaurant « ayant toujours été là », les peintures taupes et sable toutes fraîches, l’aspect des boiseries marron et le soin de la décoration révèlent un désir notable de conserver un certain standing. Loin d’être moderne, il n’en reste pas moins chaleureux de simplicité, charmant jusque dans les petits détails. On pointera ainsi avec plaisir les petits pots de Sel & Poivre, les chaises en bois dures mais jolies, les couverts distingués, le miroir d’inspiration africaine, la fontaine zen s’écoulant dans un bassin où vivent de VRAIS poissons vivants, le beau rendu des poutrelles métalliques, l’accès WiFi pour peu que vous demandiez les codes, le Bouddha en bois sombre dans sa petite niche éclairée, les serviettes en papier mais dans la même tonalité des couleurs ambiantes et la nappe jaune sable recouverte d’un film « protège-cahier » transparent. Un effort serait cependant le bienvenu sur les sets de table en papier, la petite plante en plastique entre nos assiettes, la télévision diffusant les actualités et surtout sur la présentation de la carte. Les éléments de celle-ci semblent évoluer régulièrement, il est donc délicat d’imprimer des menus qui, du coup, ne seraient valables que quelques jours, voire quelques semaines. Cependant, n’est-il pas encore plus délicat d’exiger des clients qu’ils se déplacent pour prendre connaissance des plats proposés ? Le grand tableau noir accroché au mur vous les expose un peu confusément mais on finit par trouver son bonheur.

Même s’il n’est pas très rigoureux, le service est bon enfant, on se sent à l’aise comme si nous étions des habitués. Nous comprendrons plus tard avec l’arrivée des dizaines de convives que c’est là le principal attrait de ce bistrot : l’affectif ! Mon planteur est savoureux, le jus d’orange pressées de Lili acide mais délicieux. Malheureusement, la serveuse ne nous propose pas plus de vin que d’eau, nous apporte un assortiment de cajous-amandes-cacahuètes en guise d’amuse-bouche et dépose la corbeille de pains (normal + céréales) bien avant l’arrivée des entrées.

Ces dernières, produites dans de mignonnes assiettes blanches originales, vont commencer à entamer notre bonne opinion… Ma salade de chèvre au miel s’avère très décevante. Le fromage, déposé sur des petites tranches de mauvais pain, est plat, le goût du miel presque inexistant, la salade passée et les tomates ont un goût de poisson selon moi et d’oignon selon Lili… Quant à elle, ses nems (en forme de brique) de chèvre et épinards la déçoivent tout autant. Les épinards et les fines feuilles de farine frites sont trop salés, trop cuits et trop gras, le chèvre trop…absent ! Une réelle déconvenue que le jus de pamplemousse offert à Lili (??) ne saura pas rattraper.

La serveuse s’enquiert de notre satisfaction, nous la rassurons poliment, elle retire nos assiettes et nous laisse nos couverts… (??? Je ne comprendrai JAMAIS ça !). Un long moment s’écoule, la salle se remplit peu à peu d’une clientèle masculine (3 femmes pour une trentaine d’hommes) et nos plats suivants arrivent enfin.

La côte de bœuf servie à Lili dévoile rapidement ses qualités gustatives grâce à une cuisson maîtrisée mais elle est incroyablement mal coupée ! Lili est obligée de se battre (je n’ai pas cette patience) pour récupérer le moindre bout de viande et en profite ainsi pour faire travailler les tendons de son doigt abimé. Le gratin dauphinois est trop gras mais succulent, la fondue poireaux juste convenable et le beurre aillé… TRÈS aillé ! Mon entrecôte a bien la cuisson demandée mais le goût est franchement préoccupant, la texture approximative. Mes frites sortent sans doute du congélateur… mangeables… sans âme…

Pour finir, nous vous recommandons chaudement la mousse au chocolat qui sort vraiment du lot contrairement au fondant-crème anglaise-meringue-Chantilly qui est, lui, tout ce qu’il y a de plus ordinaire.

Le constat est donc sans appel mais, après tout, c’est écrit dessus : le petit extra ! On vient ici avant tout pour le cadre et l’accueil. Ce qu’il y a dans l’assiette, c’est un « extra », un prétexte pour vous faire rester un peu plus longtemps mais surement pas un motif pour vous y faire venir. L’addition est donc salée. Je crois avoir vu des menus à 23,00€ mais, à la carte, avec une côte de bœuf « pour 2 » (??) à 26,00€, rien d’étonnant que nous nous en tirions pour 91,40€ ! Pas si petit que ça « l’extra ».

Visité en Août 2013

Alexandres

Le Petit Extra – Imm. MATAGLO – 262 rue A Lumière – ZI Jarry – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.60.86.26

 

Le Nossy Be ***

Ce petit blog sans prétention et au combien modeste n’est pas le seul à explorer l’univers gastronomique des tables Guadeloupéennes. Plusieurs autres sites se proposent de conseiller les gourmands à la recherche de bons petits plats. Je ne citerai bien évidemment pas les noms mais tous n’ont pas la même éthique et, pour l’avoir moi-même vécu, certains n’hésitent pas à supprimer A LA DEMANDE DES RESTAURATEURS CONCERNÉS les commentaires critiques. Je vous laisse juge de ces pratiques à l’encontre de la liberté d’expression la plus élémentaire… Point de censure dans cet espace, laissons place à l’honnêteté, à la vérité et à l’objectivité… Ainsi, au hasard de la consultation d’un de ces blogs, j’ai découvert l’existence de Nossy Be et les promesses qui allaient avec… 

L’île de « Nosy Be » au large de Madagascar est aussi appelée « l’île aux parfums » et c’est sans doute en lien avec celui-ci que le propriétaire a opté pour ce nom, aussi célèbre grâce au groupe de cosmétiques. Bien que leur site web ne fasse pas référence au restaurant, l’iconographie de ce dernier est soignée, les pages raffinées. De manière plus concrète, depuis Jarry, on y accède simplement en se rendant à Moudong Centre, au rond-point Matouba à droite, puis première à droite et enfin après 100m sur la gauche.

A peine assis dans cette salle d’une trentaine de couverts presque vide, je chuchote à Lili : « – On est là depuis dix secondes et je suis déjà convaincu ! ». En effet, de nombreux éléments rejoignent mon consentement, on se sent immédiatement à l’aise, en un mot, ça commence très bien ! La première sensation que l’on apprécie avec bonheur c’est la qualité des très beaux sièges, pour ne pas dire le moelleux des fauteuils design… Puis, le spectacle continue avec le charme de l’uniforme des serveuses, le caractère de la musique d’ambiance, l’élégance des tables noires ornées de très jolis pieds, celle des luminaires tendance, des sets de table, des couverts, des verres de style, de l’adorable petite plante sur la table, des miroirs aux murs, du tapis au centre, des tableaux abstraits, des coquettes toilettes, du mélange harmonique des couleurs (noir, fushia et gris) et enfin celle des gros carreaux noirs mats au sol certes salissants mais très chics. Comme rien n’est parfait dans ce bas monde, on a un peu moins accroché sur les serviettes en… papier (grises pour faire écho à la déco mais tout de même…), la vue sur la rue, la terrasse pour fumeurs à cinq mètres du passage des voitures et sur le rideau noir séparant la salle de la cuisine.

Le contenu de la mignonne carte noire (légèrement déchirée à la pliure) est effectivement séduisant mais, même un Lundi, difficile d’excuser que sur les six entrées, seulement deux soient disponibles. Le choix s’en trouve considérablement limité… Malgré tout, nous élaborons notre menu « client exigeant » grâce à l’aide précieuse de la serveuse et elle nous apporte bientôt nos apéritifs. Le jus de fruits pressés est servi dans un beau verre, des traces de calcaire sur le haut n’empêchent pourtant pas de le trouver aussi délicieux que mon planteur qui, lui, souffre uniquement d’un choix de verre discutable et d’une tranche de citron… passé. Le temps de préparer nos entrées, on nous amène notre bouteille d’eau (sans coupelle), on dépose, à la pince (note aux autres restaurateurs : ce n’est pourtant ni compliqué, ni ruineux ce genre de petites attentions très agréables !), deux sortes de pain (céréales et curcuma) que Lili qualifiera de « pain-gâteau » tellement ils sont bons et des amuse-bouches présentés dans de gracieux petits récipients blancs. Dégustée à la cuillère, cette fine soupe de giraumon, bar et parmesan est excellente et surtout très bien équilibrée.

Mon œuf poché, sauce au vin, jambon de parme est lui aussi réussi, tant au niveau de la présentation que des saveurs qu’il exprime en bouche. On retrouve ainsi, par vagues successives, celle de l’œuf, du vin, du jambon, du persil, du romarin et du sésame ! Le chef est un chef ! En revanche, trop chargées en épices, les rillettes de crabe et crevettes au curry ravissent moins Lili car elles étouffent le goût du crabe. Seules les décorations d’assiette au vinaigre balsamique blanc à la framboise (pour Lili) et à la mangue (pour moi) se distinguent vraiment par leur subtilité.

A lui seul, le filet de bœuf Blonde d’Aquitaine servit bleu (mais tiède) vaudrait presque le déplacement ! Un régal absolu ! Tendres et goûteuses  ces deux petites pièces de viande vous fondent sur la langue, enchantent vos papilles, embrassent votre estomac… En accompagnement sur nos deux plats, une ribambelle de légumes simplement ordinaire : courgette, carotte, choux fleur, fenouil, brocoli, asperge et purée de pommes de terre. « L’assiette tout canard » de Lili se révèle tout à fait à son goût au-delà de l’aspect un peu trop gras de l’ensemble. Le magret trop cuit manque par conséquent d’onctuosité mais la cuisse confite, le gésier et le foie sont d’authentiques délices.

Et là… C’EST LE DRAME ! Et oui, Mesdames, Messieurs ! Écoutez-bien : pas de dessert à la carte ! Enfin… Pas vraiment. On doit alors se contenter de cafés gourmands. Grand amateur de dessert, vous imaginez aisément ma déception… Les petites verrines de mousse au chocolat, de pralin, de fruits et de cappuccino composant les cafés gourmands sont tout à faits convenables mais ne réussiront pas à faire oublier l’aigreur de cette incroyable omission.

Charmés dès notre arrivée, séduits ensuite par la qualité de la prestation, nous avons été pour le moins refroidis par la fin du repas. Si ce n’est par la jeunesse de l’établissement, on ne s’explique pas cette erreur stratégique. Une fois bien installé, le propriétaire aura peut-être la bonne idée de proposer des desserts et nous reviendrons alors avec plaisir pour y goûter. Je déleste pour cette fois mon AmEx de 112,00€. Sans être trop excessif, ça reste tout de même important eu égard à l’ensemble.

Visité en Juin 2013

Alexandres

Le Nossy Be – 1 Cité Fleurie – Imm. Les Ortolans – Moudong Centre – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.227.463.

Le SO’ ***

Dans notre quête éternelle des bonnes tables de la Guadeloupe, nous sommes bien entendus à l’affût des nouveaux établissements souvent gage de bonnes résolutions, de nouveaux concepts ou de paliers supérieurs dans la qualité. Ainsi, après être passé devant le SO’ à de très nombreuses reprises, nous nous étions promis de nous arrêter un jour… Et puis, à la faveur d’une envie carnivore de l’adorable Lili et dans la perspective de faire le plein en protéines animales , nous avons honoré notre promesse en stoppant la voiture sur le petit parking juste à côté de la nationale.

En lieu et place de la fameuse « Route du bœuf », vous êtes forcément passés à côté. Juste après le pont du Gosier en venant de Pointe-à-Pitre, vous ne pouvez manquer, sur la gauche, les nouveaux panneaux où sont inscrits, en blanc sur fond noir, le nom du restaurant. Vous remarquerez en consultant la page Facebook que les deux nouveaux propriétaires (Shirley pour le S et Olivier pour le O) n’ont pas compté leurs efforts pour rénover l’endroit et lui conférer un cadre autrement plus moderne que celui qui lui précédait. Il est donc 12h20, nous entrons…

C’est d’abord une terrasse avec une petite dizaine de tables qui nous accueille avant que les deux serveurs prennent rapidement le relai avec le sourire. On nous propose la douceur tropicale de l’extérieur ou l’agréable fraîcheur de la salle climatisée, nous optons pour cette dernière. Celle-ci a bien changé ! Sur un carrelage blanc cassé, des tables laquées noires du meilleur effet, de jolies chaises rouge vif très « déco » mais guère confortables, une longue banquette en coussin gris un peu déconcertante et, sur une petite scène, des tables basses violettes trop « handmade » pour être élégantes et de petits tabourets argents sortis d’un vaisseau spatial des années 80 et commandé par les frères BOGDANOFF. Les enceintes sono B&W révèlent une volonté d’excellence mais certaines caractéristiques vous ramènent bien vite à la dure réalité… Nous n’avons, par exemple, pas été sensibles à la beauté des tableaux au mur, pas non plus à celles des traces foncées sur la peinture blanche, aux prises électriques débranchées, aux jointures des plinthes mal découpées ainsi qu’à la tentative osée de marier tout cela dans une décoration harmonieuse. Mais vous savez ce que l’on dit des goûts et des couleurs…

A peine assis, on constate de suite que les deux serveurs sont aimables, souriants, à notre écoute et très arrangeants. Mais, je me permets tout de même de leur conseiller d’apporter une touche de sobriété. Sans aller jusqu’au costume-cravate, sobriété dans leur tenue. On ne les confondra plus avec des clients et ils gagneront en prestance. Et, tant qu’on y est, même si je sais bien que la Guadeloupe est petite et que, par conséquent, tout le monde se connait, sobriété aussi dans leur attitude avec les clients. Penché au-dessus de nous, les mains sur les deux coins de la table ou leur visage à dix centimètres de leur interlocuteur, désolé, ça ne se fait pas…

Un délicieux jus de fruits pressés et un planteur tout aussi bon nous permettent d’apprécier le menu très bien écrit sur un petit tableau noir que l’on dépose devant moi. Au diable la galanterie et tant pis pour Lili qui sera obligée de se retourner pour le consulter (Heummm…) La carte variée est très appétissante. Après une négociation de quelques minutes et un torticolis pour Lili (non, là, je plaisante ! 😉 ) nous parvenons à arrêter notre choix.

On nous apporte notre bouteille d’eau (sans coupelle…), on demande de baisser un peu le volume de la musique d’ambiance (qui n’en est pas vraiment), on rigole de la réaction implacable du serveur qui accueille de nouveaux client ( « – Climatisé sans clim c’est pas possible ça Madame » 😀 ) et bientôt nos entrées nous sont présentées…

La tarte fine aux échalotes et au jambon cru accompagnée d’une salade de crudités choisie par Lili est dans l’ensemble plutôt savoureuse. La pâte feuilletée croque puis fond avec délice sur la langue, la purée d’échalote envahit votre bouche avec onctuosité et le jambon parfume le tout avec délicatesse. Seule la salade de crudité est, seulement, bonne. De mon côté, le croustillant de chèvre est un peu trop chargé en poireaux ce qui étouffe le goût du fromage. Même salade de crudités que Lili, donc, même constat. La sauce à la menthe servie dans un petit verre est un mystère avant que le serveur nous dévoile sa composition. Testez-la, elle vaut vraiment le coup !

Le pain, lové dans un joli bol carré blanc, est tout à fait honorable, les verres à eau soignés, les serviettes en papier un peu « cheap ». Mais alors, LA faute inexcusable tellement elle est facile à éviter, c’est le non-remplacement des couverts (beaux, par ailleurs) ! Messieurs !!! Franchement ! Ça coûte quoi, lorsqu’il y a dix personnes en salle ??? S’il vous plait, pensez-y… Tout comme vous devriez penser à revoir l’agencement des toilettes. Une SEULE serviette essuie-main en tissu entre la tuyauterie, produits d’entretien posés sur le réservoir des WC, lavabo minuscule,… A revoir !

Le petit brin de persil jaune (donc fané… Là encore, c’est tellement simple à éviter ! Plutôt ne rien mettre !) et exactement la même salade que l’entrée dans l’assiette de Lili ne présagent rien de bon pour nos plats principaux. Mais non, à part pour le risotto, les saveurs sont au rendez-vous ! Que ce soit le magret de canard risotto de ma partenaire ou mon entrecôte frites, nous nous régalons avec grand plaisir. Outre la difficulté récurrente d’obtenir des cuissons bleues ou saignantes qui restent malgré tout chaudes (un aller-retour rapide en cuisine a éliminé ce petit inconvénient), les deux viandes s’expriment vraiment en toute liberté, caressant le palais, chatouillant les papilles avec malice.

Pour les desserts, le tiramisu au café serait encore meilleur s’il était un peu plus puissant, s’il n’avait pas besoin d’une tasse de café pour l’accompagner et le déguster. Mon coulant au chocolat et son cœur de Toblerone me comblerait vraiment si ce dernier était un peu plus conséquent, si le corps en chocolat était moins… standard.

Comme tant d’autres, ce restaurant n’est, selon nous, pas encore parvenu à la perfection mais il possède incontestablement de très bons atouts. Trois mois après son ouverture, des ajustements restent à réaliser mais je suis convaincu que l’excellente surprise d’une addition étonnamment légère (82,50€ payable en AmEx) saura convaincre les gourmets de renouveler leurs tentatives. En ce qui nous concerne, nous reviendrons pour l’imposante « côte de bœuf pour deux » car elle nous semble SOOOOO good 😉

Visité en Juin 2013

Alexandres

Le SO – 17 route de la riviera – 97190 LE GOSIER – Téléphone :  0590.88.89.45

Au paradis gourmand **

Avec un nom comme le « paradis gourmand » où, sur le site Internet, les anges nous proposent de découvrir une cuisine gourmande, colorée et chantante aux saveurs créoles et méditerranéennes (le webmaster du site sera bien inspiré de rajouter les « s » à créoles et méditerranéennes ;)), nous étions convaincus de la qualité céleste du moment que nous allions passer…

Mais comme rien n’est simple et que « nul n’arrive au paradis les yeux secs », nous avons eu l’occasion d’essuyer quelques larmes…

Installé entre Jarry et Moudong Sud, ce restaurant offre pourtant un accueil sympathique et fleuri en cette mi-journée ensoleillée d’Avril. Un petit sentier en gravillon vous emmène jusqu’à une terrasse ombragée et, après quelques tentatives infructueuses, vous comprenez quelle est la bonne porte vitrée utile pour entrer dans la salle climatisée. Ne prenant pas la peine de se déplacer, la serveuse nous attend derrière le comptoir et nous reçoit avec un brillant sourire. Nous prenons place dans un coin et entamons notre panoramique habituel.

Le décor est assez fidèle aux photos du site mais des détails altèrent un peu l’aspect paradisiaque de l’endroit. Ainsi, on note de la rouille sur les luminaires, des taches sur notre nappe ainsi que sur nos verres, des chaises dures mais que Lili a apprécié (aurait-elle besoin de fermeté ???), des fausses fleurs gisant dans une eau sale, des paravents en rotin guère à mon goût, un vivier sans doute du plus bel effet s’il était habité et un carrelage couleur brique trop peu salissant pour qu’il soit vraiment élégant. A contrario, certaines attentions comme la coupelle pour la bouteille d’eau, la jolie décoration jaune et blanc cassé, les plumes sur les lustres, le canapé d’angle écru, la terrasse entourée de verdure et les tables rectangulaires offrant davantage de place ont retenu notre bienveillance.

Je ne cesserai de le répéter, un bon service peut faire oublier beaucoup défauts mais, manifestement, tout le monde n’a pas compris cette règle de base… Le premier contact avec la serveuse n’a pas été très encourageant, le second fut presque méprisant puisqu’elle est venue jusqu’à notre table, a déposé les menus et est partie sans rien dire… J’en suis resté bouche bée !

Et, malheureusement, la suite n’a pu rattraper ces fautes… Amuse-bouches au fromage juste moyens, « cocktail des anges » plutôt joli mais trop sucré par excès de sirop et planteur ordinaire…

Avec seulement quatre couverts dans une salle de quarante, je me demande encore comment la serveuse a fait pour ne pas nous dorloter, nous proposer un service digne de ce nom…

Les entrées, elles non plus, n’avaient rien de paradisiaque. Mon melon manquait de fermeté et de sucre, les tranches de jambon étaient trop épaisses et les crudités mal assorties. La « fraîcheur langouste » de Lili aurait été meilleure plus tendre, si les légumes crus avaient été accompagnés de sauce et de citron.

Je passe sur mon couteau à viande qui coupait mal pour évoquer une entrecôte sans relief, des pommes de terre dures et sèches, des carottes industrielles, des petits pois trop gros, des haricots verts mal préparés et le magret de canard de Lili trop dur et trop cuit. Seule la purée de giromon a réussi à conquérir avec bonheur notre palais. Mais ce n’est pas la serveuse qui nous a dit ce que c’était puisque lorsque je lui ai posé la question, j’ai vraiment eu l’impression que je l’embêtais et elle m’a répondu sans vraiment savoir de quoi elle parlait…

Quant aux desserts, on aurait vraiment aimé avoir une bonne surprise mais non. Fondant au chocolat sans charme, boule de glace à la vanille banale, chantilly quelconque. Avec, en bonus, un long poil (ou était-ce un cheveu ?) caché sous la dernière bouchée… Le café gourmand de Lili sera du même acabit.

Pour compléter le tableau, je pourrais ajouter le caractère « surprenant » des toilettes (propres) avec vue sur l’arrière cuisine, la bonne initiative des serviettes individuelles mais tachées et mal pliées, le ridicule du savon Leader Price, la présence malencontreuse d’un cafard à l’autre bout de la salle et les verres apéritifs vides qui sont restés sur notre table jusqu’à la fin du repas…

Alors évidemment, tout cela mis bout à bout, le paradis prend un goût amer et les anges un sacré coup dans les ailes 😉 Au-delà des 93,00€ prélevés sur mon Amex, peut-être n’étions-nous pas faits pour ce paradis-là mais, après tout, ne dit-on pas qu’« Il n’y a de paradis que pour les anges » ?

Visité en Avril 2013

 

Alexandres

 

Au Paradis Gourmand – 54 Lot. AGAT – Houelbourg-sur-mer – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.38.79.39

Ô jardin d’sens ***

Ouvert il y a quelques semaines, en fin d’année 2012, le « Jardin d’sens » fait déjà beaucoup parler de lui. J’en profite pour vous interpeller sur la subtilité des jeux de mots dans les appellations d’entreprises… Le vrai nom de ce restaurant est «ô jardin d’sens ». Cher propriétaire, en toute naïveté, je voudrais bien savoir pourquoi vous n’avez pas opté pour « Au jardin des sens » qui, me semble-t-il, était tout de même plus adéquat. Pourquoi vouloir absolument faire des jeux de mots qui se révèlent neuf fois sur dix sans intérêt, pour ne pas dire absurde ? Vous imaginez la crédibilité des grandes maisons si elles devaient s’écrire « Chan’elles », « L’épik’Hure », « La dur’haie », « Lou Bout’Un », « L’atour d’arj’An », ou mieux « Lèch’An et Liz’Haie »… Bref, par pitié, de la simplicité !

Lové au bout d’un petit chemin perpendiculaire à l’impasse Fresnel à Jarry, ce restaurant (pour le moment difficilement détectable eu égard à l’absence d’indication) remplace « Les 3 sens » et tente d’élever un peu le niveau. Même une fois garés sur le parking, nous nous sommes interrogés car aucune enseigne ne nous confirmait que nous étions au bon endroit. Nous sommes cependant entrés…

A 11h55, rien d’extraordinaire à ce que nous soyons les seuls dans une salle d’une quarantaine de couverts. Celle-ci, carrelée de pavés gris sombre, est le centre d’une terrasse en bois plus vaste en forme de L (le tout est ouvert donc accessible aux fumeurs). On aperçoit aussi une petite salle climatisée (la principale ne l’est pas) dans le fond, un petit salon-canapé en bout de deck et on apprend en tendant l’oreille qu’un autre espace est en préparation à l’étage. Protégées par des stores jaunes, les plantes tout autour offrent un beau cachet à tendance jardin japonais (la grosse tête de Bouddha en pierre à l’accueil est majestueuse) et accentue la sensation de petit coin de verdure. Les tables en métal et bois sont recouvertes d’une simple nappe marron issues du même tissu que celui des serviettes. Je me demande encore si c’est vraiment une bonne idée… S’essuyer la bouche avec la nappe, je ne sais pas… Toutes les chaises (dont l’assise est un peu dure) sont habillées d’une parure blanche très jolie, les bouquets de vraies fleurs sont très agréables, les couverts choisis avec soin.

Reçus et installés par une serveuse polie, une deuxième vient déposer la grande ardoise où est inscrit le menu près de notre table et s’en va sans nous adresser la parole… Bon… On commande les apéritifs à la première et elle nous les apporte quelques minutes plus tard. Le planteur est bon mais le serait encore plus avec un rhum de bonne qualité. Quant au rosé, il est bien servi et dans un beau verre. L’unique amuse-bouche est une tapenade sans relief (manque d’assaisonnement) accompagnée d’un pain pourtant correct.

Presque antipathique et peu souriante, la deuxième serveuse dépose la bouteille d’eau sans coupelle et a franchement du mal à répondre à nos questions concernant la carte… La première vient à sa rescousse, prend notre commande et cours s’occuper d’une autre table car le restaurant commence doucement à se remplir…

Lorsque nos entrées arrivent après une attente certaine, on note tout d’abord l’effort appréciable sur les assiettes qui sont différentes en fonction du plat choisi. Je dois m’y reprendre à plusieurs fois avant de pouvoir me prononcer sur la qualité de mes poivrons grillés au parmesan, signe qu’ils ne doivent pas être aussi bons que je l’imaginais. La texture est particulière mais on finit par les manger avec plaisir. Quand un plat est vraiment excellent, on le sent tout de suite, non ? Concernant l’œuf cocotte au foie gras de Lili présenté sur une belle assiette en bois sombre, même s’il est tout à fait à son goût, elle déplore à raison l’absence de petite cuillère, de sel & poivre, le pain ordinaire ainsi que le côté peu pratique de la jolie petite cocotte blanche.

La salle désormais presque pleine, les serveuses (et peut-être les cuisiniers ?) sont débordées, l’attente devient trop longue et nous laisse donc tout loisir pour « profiter » des bruits sourds et très puissants des travaux juste derrière l’établissement (on se trouve à quelques pas de l’immense casse auto). On ne peut raisonnablement pas accabler les propriétaires pour les nuisances engendrées au-delà de leur bâtiment mais on ne peut pas non plus les ignorer en tant que clients… En revanche, la décoration et la tenue des toilettes est totalement de la responsabilité des gérants. Propres, neuves et équipées d’un grand miroir (excellente initiative selon Lili), elles sont cependant trop sombres et manque d’intimité (la séparation entre les box ne descend pas jusqu’au sol : nouvelle norme obligatoire ou choix délibéré ?).

Le bon filet de bœuf commandé bleu arrive tiède, il est donc naturellement froid en fin de dégustation. Il reste tendre et fondant, grillé comme je les aime, sans aucun nerf. Commandé avec des frites, il est servi avec des frites à tomber par terre PLUS des légumes… Des haricots verts froids, des tomates pas assez mures, un flan de courgettes trop fade, une purée de pommes de terre trop aillée à mon goût mais excellente pour Lili et du giromon absolument sublime. Les tranches de magret de canard sont trop épaisses et manque de tendresse, la cuisson n’est pas maîtrisée. Je termine avec grand plaisir et une large gourmandise les frites de Lili qui sont vraiment merveilleuses.

Sans doute les propriétaires ajusteront-ils le nombre de personnels à l’avenir mais, cette fois, on doit faire preuve d’une profonde patience pour obtenir la carte des desserts…

Ma terrine de chocolat est exquise mais paradoxalement beaucoup trop volumineuse, la glace à la vanille juste à côté commune. La délicieuse alliance des nems à la banane de Lili et du caramel au beurre salé est un vrai bonheur mais la glace rhum-raisin créé un choc et prouve bien que les mariages à trois sont très complexes à mettre en place…

Aucun des plats goûtés ce jour-là n’est exempt de défauts. Je comprends bien que les choses doivent se mettre en place mais, pour le moment, ce repas ne vaut pas les 116,00€ que j’ai dû sortir de mon AmEx. Laissons leur encore quelques semaines pour perfectionner leur proposition puis nous verrons bien si le jardin d’sens en vaut le d’tour.

Visité en Janvier 2013

Alexandres

O jardin d’sens – Impasse A. Fresnel – ZI Jarry – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.25.54.63

Le Maharani ***

La diaspora Indienne étant largement répandue aux Antilles, il est donc naturel de retrouver dans les îles les éléments fondateurs de sa culture. Ainsi, de plus en plus (me semble-t-il) de restaurants indiens voient le jour en Guadeloupe. Accompagné d’une autre collaboratrice, j’ai opté cette fois pour le Maharani à Jarry, qui, étymologiquement, selon ce que j’ai compris, serait un chef indou qui régnerait sur plusieurs autres. De là à penser que le propriétaire de l’établissement veut être considéré comme le roi de tous les restaurants indiens du département, il n’y a qu’un pas…

Établi à l’étage de l’immeuble de la Rotonde, en face de la pâtisserie GABRIEL, nous sommes entrés par… la cuisine ! Erreur rapidement réparée lorsqu’un des cuisiniers nous a indiqué que l’entrée, c’était la « prochaine porte ». Une fois au bon endroit, on nous a rapidement indiqué une table en milieu de salle, juste en-dessous d’une climatisation puissante. J’ai demandé à ce qu’ils la baissent un peu et ils ont finalement allumé une autre plus loin.

La décoration rouge et safran n’est manifestement pas au point. Les quelques touches indiennes sont trop peu nombreuses, la grande dalle de la télévision n’est pas du meilleur effet, la porte de la cuisine mériterait un bon coup de peinture, le carrelage gris marbré est sans doute peu salissant mais guère élégant et, bien que les chaises soient confortables, la finition des tables en bois laisse à désirer.

Les trois serveuses, peu souriantes mais efficaces face aux 70 couverts à gérer lorsque la salle et la mezzanine sont pleines, prennent rapidement votre commande, apportent bientôt votre bouteille d’eau sans coupelle, deux petits pots de sauce dont on ignore la nature et vos apéritifs. On regrette alors que les bons planteurs soient servis dans des verres à whisky sans prétention. Dommage.

Sans trop d’attente, en guise d’entrées, nos keema naans sont préparés et présentés dans de belles assiettes. Le chef n’a pas été très généreux en garniture épicée mais ils remportent tout de même notre adhésion.

Au cours du repas, on apprendra qu’un système de commande avant l’arrivée a été mis en place. Excellente initiative pour les usagers de la zone industrielle soucieux d’optimiser le temps de leur pause déjeuner. A développer !

Le chicken tikka massala de ma partenaire et mon butter chicken agrémentés de riz au citron et fruits secs gagnent, bouchée après bouchée, leurs lettres de noblesse et, au final, s’élèvent au rang convoité de « réussite incontestable ». Sans pourtant atteindre la perfection, on peut raisonnablement estimer qu’ils sont vraiment excellents.

Rassasiés plus qu’il n’en faut, nous n’avons pas pris de desserts d’autant plus que la cuisine indienne n’est pas réputée pour cette partie du repas.

Le petit « coup de pied de l’âne » de la fin est asséné par les modes de paiement… Pas d’Amex, pas de chèque, deux tickets restaurants maximum et ils réclameraient presque un règlement en espèces sonnantes et trébuchantes. S’il veut prétendre au trône, le patron serait bien inspiré de revoir, entre autres, cet aspect de son restaurant. On ne peut lui reprocher aucune grosse maladresse mais, malheureusement, pas non plus le couvrir d’éloges. Pour 70,50€, nous avons passé un bon moment mais pas suffisamment mémorable pour avoir envie de revenir…

Visité en Décembre 2012

Alexandres

Le Maharani – Immeuble La Rotonde – ZI Jarry – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.26.00.04

Le Dit Vin ***

Écarté dans un premier temps de notre liste car n’étant pas affilié à American Express, j’ai finalement rappelé pour apprendre que le paiement AmEx était tout à fait possible. Le monsieur m’a expliqué que l’établissement était situé derrière la nouvelle poste à Jarry puis j’ai réservé une table pour deux pour le déjeuner.

Juste en bas du parking, on tombe tout d’abord sur une jolie terrasse puis on comprend que c’est par l’énorme porte en fer grise que l’on doit entrer. Sans doute très sécurisée mais lourde et bruyante, on ne peut s’empêcher de penser au contraste flagrant des grandes tables où on vous ouvre les portes…

Une fois à l’intérieur, la serveuse nous accueille gentiment dans une salle vide d’une cinquantaine de couverts et nous propose une table près d’un mur. On a alors tout loisir d’examiner la décoration plutôt réussie. Une alliance de beige et de lie de vin confère au lieu un cachet sympathique et convivial où, cependant, tout n’est pas à notre goût. Les petits panneaux en fibre de bois accrochés aux murs ainsi que les tableaux disgracieux heurtent parfois le regard et les plaques en forme de « boite à œufs » collées au plafond ne sont pas là pour nous rassurer… L’assise des chaises est dure et ce n’est pas les quelques olives vertes en guise d’amuse-bouche qui pourront vous soulager.

En revanche, le raffinement d’un excellent planteur préparé au shaker me redonne un peu d’espoir pour la suite du repas. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour le rosé ordinaire de ma collaboratrice.

Une belle carte nous convie à de nombreux délices mais bien vite la serveuse (qui a ce tic si agaçant de fermer les yeux lorsqu’elle vous parle) nous annonce que tel ou tel plat n’est pas disponible. On passe tout de même commande, on regrette de ne pas avoir droit à une petite soucoupe pour la bouteille d’eau, on ouvre grand les yeux devant la corbeille contenant royalement QUATRE tranches de pain très ordinaire et ma partenaire s’inquiète tout à coup en remarquant, à travers le passe plat, l’état discutable du carrelage mural blanc de la cuisine…

Au rythme des commentaires plus ou moins audibles des membres de l’équipe en cuisine, je déguste ma salade d’endives. Elle n’est pas très jolie et les pommes sont coupées un peu trop finement mais le résultat au palais est très plaisant, la sauce succulente. Les nems de crevettes de Lili sont… surprenants car très loin de ce que l’on pouvait imaginer en ayant commandé des « nems ». Cela dit, là encore, on se régale du mariage subtil organisé par le chef.

Le mot chuchoté d’une « très jolie cliente en salle » passe de bouche en bouche au sein de la cuisine et chaque cuistot défile devant le passe-plat, souriant à mon amie, comme si je n’existais pas. Peu importe, car après tout et peut-être grâce à cela, l’entrecôte beurre Maître d’hôtel demandée bleue et servie ainsi se révèle « dit-vine », les frites maison sublimes ! C’est certain, les fans de Florence FORESTI diront que ce n’est que « du bifteck et des patates » mais quand c’est aussi bon que cela, c’est un véritable bonheur ! Pour les amateurs de vivaneau, le tartare doit être excellent mais Lili n’y étant pas très sensible, elle émet des réserves en admettant tout de même qu’il est très bien assaisonné. La salade qui l’accompagne est quelconque mais je ne peux m’empêcher de terminer ses frites tellement ce serait un sacrilège de les gaspiller !

Intrigué par deux desserts et ne parvenant pas à me décider, je m’étais dit qu’en plus du café gourmand de ma partenaire, je commanderai les deux. Grosse déception lorsque la serveuse nous informe une fois encore qu’un des deux n’est pas disponible… On termine donc ce très bon repas avec une formidable terrine de chocolat aux amandes accompagnée d’une glace à la vanille trop industrielle et un café gourmand enchanteur composé d’une panna cotta, d’une salade de fruits à la cannelle, de fraises Tagada et d’une petite terrine de chocolat.

Pour 83,70€, c’est incontestablement un endroit à visiter ! Des efforts restent à confirmer sur quelques petits points et mes remarques doivent être considérées comme un encouragement vers le meilleur à peu de frais. Je ne cesserai jamais de l’affirmer haut et fort « La critique est aisée mais l’art est difficile ». Le Dit Vin peut sans aucun doute s’améliorer sans investir des sommes folles, il faut juste qu’il reste à l’écoute de ses clients, moi comme les autres…

Visité en Novembre 2012

Alexandres

Le Dit Vin – Rue de l’industrie – Immeuble Arno (derrière la nouvelle poste) – ZAC Houelbourg Sud – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0590.99.31.89

Le Saint-Félix (Lycée Hôtelier au GOSIER)***

Alexandres RESTOGWADA                                                                                                                                                                                                                                                  Le 24 Octobre 2012

5ème C

 

                                                                                                                                                                       Rédaction

 

Aujourd’hui, même si on était un gros Mercredi, avec ma copine Lili, on a été mangé au Lycée hôtelier du Gosier. On voulait aller là depuis longtemps. J’ai envoyé un mail à l’adresse sur le site pour réserver et une dame de l’accueil m’a répondu. La dame m’a confirmé qu’on pouvait venir aujourd’hui mais que yavé un horaire à respecter et qu’on pourrait pas choisir nos plats car c’était le menu qui yavé sur le site qu’on allait mangé.

Quand on est arrivé, on a fait « to to to » à l’entrée et une dame nous a demandé de rentrer dans une salle avec la clim. En passant, on a vu la piscine vide, l’eau qui était verte, des boués qui étaient maré au bord et la barrière en vitres qui était toute cassée. C’était pas très beau. On s’est assis et j’ai pris ma poinnbic pour noter des choses. Les couleurs de la salle où on a mangé c’est le rose pétard et la même couleur que les cornes des éléphants. Ça ressemble pas vraiment à un restaurant mais ça va. Sur les tables, ya des nappes avec plusieurs nappes les unes sur les autres avec des pots de sel et de poivre. Mais j’ai pas aimé une table derrière nous pasque sur cette table yavé des miettes et que personne l’a nettoyé tout au long du manger. Les chaises sont biens. Les meubles où les serveurs prenaient leurs affaires étaient beaux mais qu’en ils sans servaient, ça faisait beaucoup de bruit. Ça, c’était pas bien. On a pas aimé le comptoir à l’entrée de la salle, c’était pas trop sa place. Et pi, sa aurai été mieux avec des sons dans le restaurant. La dame nous a dit que la chaîne était cassé c’est pour ça que yavé pas de musique.

Le garçon qui nous a apporté les plats pendant tout le repas, il était très gentil et il riait tous le temps. Il nous a dit qu’il était en 1ère année de BTS. Mais il doit changer sa vitesse pasquil est lent ou alors il le fait par exprès ! On a aussi remarqué que les uniformes des écoliers, c’était pas tous les mêmes. Ça fait bizarre des fois car yavé une fille dans le restaurant avec une jupe vraiman court. Et pi aussi, c’était pas bien que le garçon y nous regarde manger et écoutant qu’est-ce qu’on disait. Moi-même, j’avais envie de lui dire quel est ton rôle ?

Comme yavé que un cocktaye de fruits sans alcole ou un planteur, on a pris le planteur en apéritif. Y zavé oublier de mettre des pailles ou un touyeur dans le planteur. Mais le planteur était bon à par les morceaux de melon que j’aime pas trop dans le planteur.

Ce qu’on a bien aimé aussi c’est la présentation de chaque plat par le garçon qui nous servait. Mais on a pas apprécié le beurre dans les petits pots en plastique, et les amuse-bouches étaient correcs mais pas super bon.

L’entrée, c’était du lapero en terine. Ça aussi, on a trouvé que c’était correc mais pas super bon. Mais aussi, yen avé trop.

Après, le plat, c’était du pigeon avec de la ratatouille (mais y zappellent ça un autre nom), des oignons mais en fait on a vu que c’était des raisins, de la purée de patate et de la salade. Le pigeon était bon mais la chere était dur. La salade moyen. Les raisins ça donné un goût sucré qu’était bon. Les cuisiniers ils ont bien fait la purée pasquelle était bonne. La ratatouille, ça pouvait aller. Ah oui ! yavé aussi des patates coupé en tranche mais a zété pas cuites.

En dessert, là, c’était super bon ! On c’est régalé ! C’était un gratin avec des fruits exotiques et un jus de fruits rouges hyper bon et le garçon ben y nous a dit que ces les cuisiniers qui lavez fait ! C’était vraiman bon.

On a pas pu payé en AmEx mais c’était pas cher (44,00€). On a pris le café au bar près de la moche piscine et on était tout seul avec le garçon qui était au bar. On a vu des élèves courir et yen a même un qu’est tombé blip ! On a rigolé avec ma copine Lili.

Donc, la conclusion c’est qu’on a mangé pas mal. C’est deux fois moins cher mais c’est pas deux fois moins bon donc faut yallé et emmené vos amis comme ça les jeunes y vont apprendre mieux.

Fin.

Visité en Octobre 2012

Alexandres

La Saint-Félix – Lycée Hôtelier – Saint Félix – 97190 LE GOSIER – Téléphone : 0590.85.28.91

Le San Marco ****

Fidèle parmi les fidèles de la fabuleuse table de la Porte des Indes à Saint-François (déjà sommairement évoquée ici), je déplorais qu’elle soit le seul établissement « exotique » de ce modeste blog. Nous souhaitions donc sortir un peu des traditionnels cadres proposant de la cuisine française et créole. Ainsi, toujours sous les conseils -plus ou moins- avisés de nos amis, nous avons poussé la porte du San Marco à Jarry.

Sans prétention mais au bout d’un cul de sac chaotique, ce restaurant italien ouvert depuis peu profite d’une très bonne situation géographique malgré son tout petit parking. Accueillis avec sobriété, une des trois serveuses nous installe à notre table et c’est alors qu’on note avec une certaine satisfaction combien l’isolation phonique est efficace. Le chahut du boulevard n’est presque plus perceptible, l’ambiance sonore est feutrée. La décoration beige et chocolat, bien réussie au niveau du mariage des couleurs n’est cependant pas exempte de fausses notes. Un triptyque japonisant (???), une vieille guirlande de mauvais goût de petits drapeaux italiens, un contour de porte trop contrasté et à la finition mal peinte, des toilettes bizarrement aménagées, des jolies fleurs mais en plastique. Sur les tables très harmonieusement soignées, on apprécie la présence de vrais petits moulins pour le sel et le poivre mais aussi les fioles pour l’huile d’olive et le vinaigre balsamique. Pour leurs charmes et notre bien-être, les sièges méritent eux aussi un compliment appuyé. Pour les plus petits d’entre vous,  après avoir ravalé votre amour-propre, un coussin est disponible sur simple demande.

En apéritif, le planteur est tout à fait à mon goût mais le Spritz de ma collaboratrice, bien que bon, reste trop imposant dans ce grand verre à vin totalement remplit. Les quatre petits amuse-bouche ne parviennent pas à nous convaincre (trop gras) mais la belle carte réveille notre appétit. On hésite longtemps, on finit par se décider et la serveuse arrive pour prendre la commande. Absent de la carte, le Lambrusco, incontournable par tradition personnelle quand il s’agit de déguster des pâtes, est pourtant bel et bien accessible. J’apprendrai plus tard qu’il est facturé 22,00€… Même servi dans un seau à champagne pour qu’il reste frais : OUCH ! L’eau, elle, n’est pas accompagnée de petite soucoupe, dommage.

La salle d’une petite cinquantaine de couverts étant presque vide, l’assiette de charcuterie parmesane et mon chèvre chaud au miel aboutissent rapidement devant nous. On regrette que le pain ne soit pas à la hauteur de nos espérances et que le beurre soit présenté sous forme de petites portions industrielles en plastique. La rosette et autres jambons sont excellents, les deux morceaux de chèvre couchés sur une tranche de pain de mie grillée et arrosés de miel de qualité flattent les papilles sans superlatif mais de manière franche.

Quoi de plus simples que des pâtes dit-on souvent ? Mais quel délice lorsqu’elles sont cuites et préparées de cette manière ! Sans fioritures excessives, mes bolsini (nom à vérifier, sorte de spaghettis creuses) à la sauce tomate aux lardons révèlent toutes leurs saveurs à mesure de mes gourmandes bouchées, je retrouve le goût naturel et rare d’un plat -à première vue- ordinaire. Ma charmante partenaire, elle, succombe aux délices des involtini « San Marco » (escalope de veau farcie au parmesan enroulée dans du jambon cru) proposées avec des pâtes fraîches tout aussi renversantes de plaisir gustatif.

Nommé « fondant au chocolat » sur la carte, c’est davantage à un flan auquel j’ai droit en dessert. Crémeux en son centre, il se laisse goûter sans peine mais je suis plus réservé sur la texture de l’ensemble. De même que sur la panna cotta à la rose qui n’en a pas vraiment le goût (de rose).

Le café, agrémenté de chocolat à 70%, met fin à ce très bon repas italien tout au long duquel les amuse-bouche sont restés au milieu de notre table (!???). Payable en AmEx, les 115,00€ de l’addition semblent justifiés même si le coup de la bouteille de Lambrusco à 22,00€ me semble un peu exagéré. Havre de paix dans le tumulte de la vie bouillonnante de Jarry, je ne peux que conseiller ce restaurant où le sourire ensoleillé des séduisantes serveuses met très bien en valeur la qualité des mets suggérés. Toutefois, il manque incontestablement un je-ne-sais-quoi d’originalité ou d’exception pour rendre l’expérience vraiment à part. On ressort, on se dit qu’on a très bien mangé mais rien en particulier nous pousse à revenir…

Visité en Octobre 2012

Alexandres

Le San Marco – 24 Rue Henri Becquerel – ZI Jarry – 97122 BAIE-MAHAULT – Téléphone : 0690.49.36.19